Assassinat d’un opposant rwandais au Mozambique : Kigali pointé du doigt
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Selemani Masiya a été retrouvé mort dans sa chambre, blessé à la tête et au cou, dans des circonstances non encore élucidées!
Par GKM
Selemani Masiya, opposant rwandais réfugié au Mozambique, a été retrouvé mort dans sa chambre, blessé à la tête et au cou. Jusque-là, les circonstances de son décès ne sont pas connues des autorités mozambicaines.
D’après Deutsche well, l’opposant Selemani Masiya résidait dans la ville de Nampula, province mozambicaine portant le même nom. Il a été assassiné le jeudi 7 juillet 2022 à l’intérieur de son appartement, situé à quelques mètres d’une caserne militaire.
C’est vers 11 heures que son fils de 15 ans, qui rentrait de l’école, a trouvé le corps de son père étendu sur le sol, avec des signes d’extrême violence sur la tête et une blessure au cou. Selon toujours Deutsche well, Selemani Masiya, qui était autrefois un grand joueur de football, était réfugié depuis plus de dix ans au Mozambique, après avoir fui le Rwanda pour l’Afrique du Sud en profitant d’un match de football.
Au Mozambique, il avait obtenu le statut de réfugié et jouait au football dans des équipes locales de la ville de Nampula. Ces dernières années, il vivait du soutien de ses compatriotes et n’exerçait pas une activité lucrative. Il se faisait cependant remarquer pour ses critiques à l’encontre du régime de Kigali.
Pour l’heure, les officiels mozambicains disposent de très peu d’informations, aussi bien sur les circonstances exactes que le mobile de ce crime. Mais plusieurs observateurs pointent du doigt le régime de Kigali, bien connu pour ses méthodes à l’endroit des réfugiés rwandais vivant hors de leur territoire.
Le cas de Paul Rusesabagina. Ce dernier a été enlevé à Dubaï, jugé pour terrorisme et condamné à 25 ans de prison.
Psychose chez les réfugiés rwandais à Mozambique L’intervention militaire rwandaise dans la région dévastée de Cabo Delgado au Mozambique, l’an dernier contre les terroristes, a soulevé des préoccupations quant à la sécurité des réfugiés et des demandeurs d’asile rwandais vivant au pays de Joachim Chissano.
Pour rappel, Révocat Karemangingo, ancien officier de l’armée rwandaise, a été tué par balle à Maputo l’an dernier. Les circonstances de sa mort sont restées floues jusqu’à présent. D’autres Rwandais ont signalé avoir fait l’objet de menaces au Mozambique.
Des Rwandais assassinés!
Ce n’est pas pour la première fois qu’un opposant rwandais trouve la mort à l’étranger. Camir Nkurunziza, réfugié en Afrique du Sud, a été tué en mai 2019 à Cap-Town. Mais avant, Patrick Karegeya, ancien chef des Services de renseignement extérieur du Rwanda et opposant au Président Paul Kagame, avait été assassiné en 2014 dans sa chambre d’hôtel à Johannesburg.
L’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, Kayumba Nyamwasa qui s’est aussi exilé en Afrique du Sud, a, quant à lui, survécu à deux tentatives d’assassinat imputées au pouvoir de Kigali.
Plus récemment, le Rwanda a été accusé d’avoir enlevé l’opposant Paul Rusesabagina à Dubaï. Jugé pour terrorisme, Paul Rusesabagina a été condamné à 25 ans de prison par un tribunal de Kigali. Le département d’État américain s’était dit «préoccupé par l’équité du verdict».
Les ONG Amnesty International, Human Rigths Watch et Forbidden Stories rappellent que plus de 3.500 activistes, journalistes et politiciens, aussi bien au Rwanda qu’à l’étranger, ont été des cibles potentielles du logiciel espion Pegasus, du Groupe NSO, employé par les autorités rwandaises.
A toutes ces critiques, Paul Kagame, qui appui militairement les terroristes du M23 pour déstabiliser la partie Est du pays dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo au Nord-Kivu, ne manque pas de répondre avec dédain aux Ongdh. «Le Rwanda n’a besoin d’aucune leçon de qui que ce soit sur les droits humains», avait déclaré Paul Kagame, à l’issue d’un récent sommet du Commonwealth, répondant aux nombreuses critiques.