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Selon OCHA: la situation humanitaire demeure toujours préoccupante à Rutshuru et Nyiragongo

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Selon OCHA: la situation humanitaire demeure toujours préoccupante à Rutshuru et Nyiragongo

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Par GKM

Des affrontements entre l’armée congolaise et des combattants du Mouvement du 23 mars (M23) se sont poursuivis ces derniers jours dans le territoire de Rutshuru, indique le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des nations unies (OCHA) dans son bulletin d’information.

Ocha note que depuis le 1er juillet, les combats auraient occasionné le déplacement d’environ 2 700 personnes vers Rutshuru centre, Kiwanja et les villages situés entre Kalengera et Rumangabo, en provenance des villages Rutsiro, Ruseke, Ntamugenga, Nyabikona, et Bushandaba.

Ces personnes s’ajoutent à plus de 160 000 personnes qui étaient déjà en situation de déplacement dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo depuis mars dernier. À Rutshuru, les centres collectifs, écoles, églises, stades sont saturés alors que de nouvelles personnes déplacées continuent d’arriver.

Cette insécurité persistante a des conséquences sur plusieurs secteurs dont celui de l’éducation. Plus de 17 000 élèves des territoires de Rutshuru et Nyiragongo n’ont pas participé aux examens sanctionnant la fin d’études primaires, lancés le 5 juillet, en raison d’être déplacés, selon une note des spécialistes en éducation.

Ils ont été contraints au déplacement, abandonnant leurs écoles. Au moins 60 écoles sont affectées par les violences dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Elles sont les cibles de destruction, ou d’occupation par des personnes déplacées.

Dans la Zone de santé de Rwanguba, le réseau de distribution d’eau de Kabindi a été endommagé lors des combats survenus le 30 juin, affectant ainsi 27 000 personnes.

Les acteurs humanitaires craignent le pire

Les acteurs humanitaires redoutent un risque d’éclosion de maladies d’origine hydrique si aucune action n’est prise. Les autorités sanitaires de Rwanguba ont fait également état de la rupture d’approvisionnement en eau à l’Hôpital général de référence de Rwanguba qui accueille de nombreuses personnes blessées suite aux affrontements.

Le mouvement de retour se fait remarquer

Dans le territoire de Nyiragongo, les acteurs humanitaires assistent à une tendance au retour au courant des derniers jours, signale OCHA. Les responsables des structures de santé de Buhumba et Kibumba confirment un mouvement de retour estimé à 95 % à Buhumba (autour de 17 000 ménages sur environ 18 000 qui y vivaient) et 85 % à Kibumba (soit 1 500 ménages sur 1 761).

Ces chiffres sont collectés à travers une campagne de dénombrement en vue de la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide. OCHA note que près de 1 500 personnes seraient encore présentes dans les centres collectifs à Kanyaruchinya et Munigi.

Les besoins importants pour ces retournés sont en vivres et en articles ménagers essentiels surtout dans les centres collectifs, ainsi qu’en nutrition et médicaments.

La réponse humanitaire s’organise !

L’ONG International Rescue Committee (IRC) a lancé, le 28 juin, la réhabilitation de quatre écoles occupées depuis mai dernier par des familles déplacées dans le territoire de Nyiragongo. Cette activité vise à améliorer l’environnement scolaire et cible plus de 2 400 élèves. Depuis le 2 juillet, l’IRC a aussi fourni des kits scolaires à environ 332 écoliers à Kibumba et soutient leurs cours de rattrapage.

L’ONG Together For the Well Being of Vulnerable Children in Africa apporte, depuis le 6 juin, un appui sanitaire et nutritionnel ciblant 600 enfants déplacés de moins de quatre ans du site Kahembe dans le territoire de Nyiragongo.
L’afflux de personnes déplacées vers les centres collectifs à Rubare, Kalengera, Rubona, et Kitarama ces derniers jours a occasionné une augmentation des besoins en protection.

Des acteurs spécialisés en protection y poursuivent des activités de mobilisation communautaire, de référencement et de prise en charge psychosociale des survivantes de violences basées sur le genre (VBG). Au moins cinq survivantes de violences basées sur le genre ont bénéficié d’une prise en charge médicale et psychosociale dans des centres de santé appuyés par l’ONG la Solidarité féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI) à Rutshuru centre et Rutsiro entre le 27 juin et 3 juillet. Cependant, OCHA note que plusieurs structures de santé n’ont pas de point d’écoute pour une prise en charge des survivantes.

Depuis mars dernier, les partenaires humanitaires ont identifié 478 enfants non accompagnés dont 178 filles; ils ont réussi à réunifier 355 enfants dont 141 filles avec leurs familles. 123 autres enfants (dont 37 filles et 86 garçons) vivent dans les familles d’accueil transitoires en attendant leur réunification.

Plusieurs points d’écoute sont opérationnels à Nyiragongo, Rutshuru, Kiwanja, Bunagana, Kinoni et Rugari, permettant d’apporter une prise en charge psychosociale à plus de 700 enfants déplacés et ceux de la communauté d’accueil.

Dans le domaine de santé, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fourni des médicaments à une poignée de structures sanitaires de Rumangabo et Katale. Cette livraison comprend suffisamment de médicaments pour soigner 1 000 personnes pendant trois mois.

Depuis le 27 juin, Médecins Sans Frontières (MSF) appuie en médicaments et autres équipements médicaux le centre de santé de Kalengera pour faire face à l’afflux de déplacés ; MSF y est également active en fournissant des points d’eau et autres activités dans le domaine de l’assainissement et l’hygiène ; l’organisation opère également une clinique mobile au centre collectif du stade Rugabo.