Par Marcel Tshishiku

L’opinion tant nationale qu’internationale a suivi avec attention le déroulement des activités co-organisées, à raison, par le Royaume de Belgique et la République Démocratique du Congo, à partir de Bruxelles, capitale de l’ancienne puissance coloniale, jusqu’à Kinshasa où la relique du premier Héros national, Patrice Emery Lumumba, a été déposée dans sa dernière demeure.

Toutes les cérémonies consacrées aux hommages de cette figure de proue de la scène politique du Congo belge ont été marquées par une vive émotion. Plus d’une fois, des membres de la famille biologique de l’illustre disparu et ceux de sa famille politique, à qui il convient d’ajouter les amis et connaissances, ont dû laisser couler des larmes, en suivant le rappel des étapes de la tragédie et du calvaire impitoyable infligé à un jeune homme plein d’ambition et brillant, que des penseurs inspirés n’ont pas tort d’appeler aujourd’hui « l’Espoir perdu et irremplaçable » d’une nombreuse Nation exposée, par ce fait, aux risques de la disparition.

De hautes personnalités belges et congolaises ont eu le mérite de tenir des discours captivants, lors de toutes les cérémonies. Elles ont reconnu des erreurs passées. A cette étape, les mêmes autorités ont intérêt à se rappeler l’importance du cours d’histoire qui permet de connaître le passé, pour comprendre le présent et préparer l’avenir.

En termes clairs, si le passé était ponctué par une atrocité qui a plongé des millions de Congolais dans la misère noire où ils s’embourbent actuellement, les Gouvernements du Royaume de Belgique et de la RD Congo ont le devoir d’initier, dans les meilleurs délais, une autre Table ronde, à l’instar de celle tenue à Bruxelles pour parler de l’indépendance du Congo cher à Patrice Emery Lumumba, à la seule différence que la Table ronde bis à venir soit axée sur deux thèmes principaux.

Le premier thème serait l’engagement des deux parties à mener ensemble un plaidoyer dans le concert des Nations pour la pacification totale et réelle de la RD Congo. Le second serait l’engagement des deux parties à rechercher ensemble des partenaires fiables et disposés à aider le Congo Démocratique à lever le défi de son développement durable.

Le respect strict de ce double engagement aboutira, à coup sûr,à l’échec du plan machiavélique de la balkanisation et des pillages des ressources naturelles de la RDC.

Il va également prouver que les parties concernées ont réellement reconnu leurs erreurs et sont tellement sincères qu’elles aiment sincèrement Lumumba et qu’elles s’engagent à réparer ces erreurs qui, croit-on savoir, ne relèvent pas de la mauvaise foi mais, d’un simple accident de l’histoire, à l’époque où les grandes puissances étaient embarquées dans un colonialisme humiliant.

En outre, les acteurs politiques de la RDC sont appelés à œuvrer pour la pérennisation et l’aboutissement des idées nationalistes prônées par le Héros national, au lieu de se laisser manipuler pour des intérêts personnels au détriment de leur pays et de leur peuple qui ne sait plus à quel Saint se vouer.