FIKIN: le nouveau conseil d’administration installé
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Par Thony Kambila
La Foire internationale de Kinshasa (Fikin), située dans la commune de Limete à Kinshasa, a un nouveau conseil d’administration. La cérémonie officielle d’installation qui s’est déroulée dans l’enceinte même de cette foire a été présidée par la secrétaire générale du Commerce extérieur, Eugénie Salebongo, représentante du ministre.
Relancer de la Fikin
Cette entreprise est désormais dirigée par Ray Kalala, le nouveau directeur général qui, dans son allocution, a remercié les autorités pour le choix porté sur sa personne, avant de demander à tous les agents de lui faire confiance pour relever le défi majeur, à savoir celui de relancer la Fikin.
Le président du conseil d’administration, Fabrice Baswea a, de son côté, indiqué qu’il y a encore de l’espoir pour relever ou ressusciter cette entreprise qui faisait la fierté de Kinshasa. Malgré l’absence du DG sortant, Eugène Bokopolo, la cérémonie s’est poursuivie par une séance de remise et reprise.
L’interpellation de l’Etat congolais
La Foire internationale de Kinshasa a subi une mutation qui a fait qu’il se démarque de ses objectifs du départ, notamment celui d’offrir un cadre beau et attractif, dépendant du ministère du Commerce extérieur, pour des échanges multiformes.
Les observateurs déplorent un manque de programme de relèvement de cet instrument. Une situation si embarrassante qui oblige le gouvernement congolais à s’en tirer en changeant d’optique. Ceci expliquant cela, la forme structurelle a été maintenue, les rapports avec la tutelle technique également.
Toutefois, sur le terrain, l’après-pillage de 1991 ne redonne rien à espérer quant à l’éventualité de relance. Les kermesses organisées quand viennent les grandes vacances, n’ont pu compenser le vide laissé par la vague maléfique de 1991.
Il sied de rappeler que de 1969 date de sa première édition jusqu’en 1991, la foire de Kinshasa fonctionnait annuellement en rotation d’édition : nationale et internationale. Selon des estimations, le site forain et son parc, l’ensemble représentait en brut (le quartier Motel Fikin y compris), une surface avoisinant les deux-cents (200) hectares. Les visiteurs disposaient d’un large espace de déplacement entre-deux pavillons, parmi la vingtaine alors disponible.
La Fikin a été également un carrefour, un lieu de découvertes : le maïs sauté ou popcorn (Masangu ya foire), les Kinois l’ont gouté à la Fikin. « La Fikin est devenue l’ombre d’elle-même ».
L’Etat congolais est donc interpellé, surtout que de par le monde entier, la Foire est une occasion pour non seulement les entreprises locales, mais aussi étrangères de venir exposer leurs produits. Si la publicité n’est pas tellement faite au profit de la Foire, c’est tout un pan de l’économie qui ne pourra pas fonctionner.
La Fikin devant contribuer au budget de l’Etat doit être mise dans les mêmes conditions que d’autres foires du monde. Sinon, elle restera toujours ce canard boiteux, incapable d’attirer l’estime des Congolais. Et au finish, c’est l’Etat qui sort perdant.
Au nouveau directeur général, Ray Kalalade tout faire pour changer l’image de cette foire pour justifier la confiance que les autorités ont placé en lui.