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La sculpture «The Long Hand» de Sammy Baloji sera inaugurée le 3 juin à Anvers

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La sculpture «The Long Hand» de Sammy Baloji sera inaugurée le 3 juin à Anvers

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Par YHR

La sculpture « The Long Hand » (la longue main), du rd congolais Sammy Baloji sera inaugurée le vendredi 3 juin à Anvers, en Belgique. La statue de bronze sur les quais réaménagés du fleuve Escaut. La pièce représente le lien entre Anvers et la ville de Muanda, en République démocratique du Congo.

Pour Baloji, inspirée par l’Escaut, que l’homme voit comme une passerelle entre « ici » et « là-bas », la ville et le monde, mais aussi, de manière plus poignante, entre la Belgique et la RD Congo.

Une voix majeure dans le mouvement panafricain

Une référence importante dans la conception de l’œuvre d’art, explique le sculpteur, est Paul Panda Farnana (1888-1930) qui, enfant, a été amené du Congo en Belgique. Devenu le premier Congolais à être diplômé d’un institut d’enseignement supérieur belge, le jeune homme sera une voix majeure dans le mouvement panafricain ainsi que la lutte contre la domination coloniale belge.

Une autre référence importante est une citation de l’ancien maire d’Anvers, Lode Craeybeckx (1897-1976), qui a dit  qu’ « Un citoyen d’Anvers n’a qu’à mettre sa main dans le fleuve Escaut pour être connecté au monde ». La sculpture en bronze, fait-on savoir, tire sa forme du « Lukasa » (qui signifie « la longue main »), un dispositif culturel utilisé dans la culture Luba.

Les Lukasa sont des tableaux de souvenirs et constituent un élément essentiel de la tradition orale d’historiographie et de narration du peuple Luba. Ces objets sont conçus en bois et décorés de sculptures abstraites, incrustés de pierres, de coquillages voire de pièces de métal.

Le Lukasa est utilisé lors de cérémonies au cours desquelles l’histoire politique et la mythologie des Luba sont transmises oralement par un « homme de mémoire » tenant le Lukasa d’une main et trace les lignes et les bijoux incrustés de l’autre, les utilisant comme des nœuds d’information.

Lukasa

Les grandes « perles » colorées, visibles à la surface de la sculpture, sont fabriquées à base de plastiques recyclés et forment une ligne imitant la route maritime menant d’Anvers à Muanda. La plate-forme sur laquelle se trouve l’œuvre d’art étant conçue comme un espace de rassemblement et d’échange social.

A cet effet, explique-t-on, l’œuvre de Sammy Baloji introduit l’acte de se souvenir et de raconter des histoires dans l’espace public commun. Néanmoins, conformément à la nature ambiguë du lukasa traditionnel, la réinterprétation contemporaine de Sammy Baloji ne contient pas de récit fixe. C’est une invitation à se réunir et à converser, à se rappeler, à se souvenir et à se souvenir différemment.

Exploration de la mémoire et l’histoire de la RD Congo

Baloji explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo, à travers une recherche perpétuelle sur le patrimoine culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, ainsi qu’une enquête sur les effets de la colonisation belge.

Il expose ses œuvres dans le monde entier. Nommé Chevalier des arts et lettres en France, le sculpteur a reçu de nombreuses bourses, prix et récompenses, notamment aux Rencontres africaines de photographie de Bamako et à la Biennale de Dakar. Il a été le lauréat du Programme Rolex de mentorat artistique.

De 2019 à 2020, il a été résident à l’Académie française de Rome – Villa Médicis. Depuis 2018, il est chargé de cours à la Sommerakademie de Salzbourg, en Autriche.

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