Contrôle parlementaire: Daniel Aselo et Augustin Kibasa attendus à l’Assemblée Nationale
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Les deux membres du Gouvernement sont respectivement visés par une motion de défiance et une question orale avec débat
Par Marcel Tshishiku
Le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo Okito, sera-t-il, lui aussi, destitué de ses fonctions par les députés nationaux ? Telle est la question que se posent les observateurs intéressés par les activités de l’Assemblée nationale et convaincus que « les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
Quelques jours après la destitution de Jean-Marie Kalumba de son poste de ministre de l’Economie nationale, Didier Lutundula Okito explique que la motion de défiance qu’il a déposée au Bureau de l’Assemblée Nationale et signée par 70 députés fait suite aux réponses non convaincantes fournies par le vice-Premier ministre Daniel Aselo aux préoccupations des élus nationaux relatives à la gestion de son secteur.
« Le VPM est venu deux fois à l’Assemblée nationale. Mon constat est qu’il était venu uniquement s’excuser par rapport à ses propos outrageux contre les députés nationaux et provinciaux. Il n’a pas touché le fond des questions lui posées par les députés nationaux.
Avocat de son état, il est conscient qu’il est en train de faire la violation grave des lois et de la Constitution de la République Démocratique du Congo. Nous n’avons pas été satisfaits. Il faut, soit qu’il démissionne avant l’alignement de la motion contre lui, soit qu’il se présente pour la troisième fois devant les députés nationaux pour présenter ses moyens de défense.
Il y a la mauvaise gestion de la territoriale, l’insécurité grandissante dans toute la République Démocratique du Congo ; la police est devenue incontrôlable, que ça soit la police routière, que ça soit la police de proximité, comme si on était dans une République bananière.
Jusque-là, l’ANR n’a pas cessé avec ses petits cachots clandestins. Ce ministère n’est pas géré, ça pèse trop sur les épaules du VPM, Daniel Aselo Okito », a renchéri Didier Lutundula Okito.
Et d’ajouter : « C’est une motion de défiance qui est différente d’une question orale avec débat. On ne peut pas adresser à une même personne une question orale avec débat dans un délai d’un mois. C’est ce qui est interdit par notre Règlement intérieur ».
Faire preuve de prudence !
L’opinion retiendra que la motion de défiance donne lieu au vote des députés pour décider de la destitution de l’autorité concernée et que, pour la question orale avec débat, l’autorité visée est appelée à fournir des explications à l’Assemblée plénière sur les griefs qui lui sont adressés.
C’est dans ce dernier cas que le ministre des Postes, télécommunication et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), Augustin Kibassa Maliba, est à nouveau attendu à la Chambre basse du Parlement où une autre question orale avec débat a été déposée en début de semaine pour lui.
Cette fois-ci, l’initiative est venue de la députée nationale Geneviève Inagosi Kassongo. Cette dernière rappelle que le ministre Augustin Kibassa Maliba avait été interpellé au sein de la même institution au mois d’octobre 2021 afin d’expliquer l’objet de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles) et l’affectation des recettes générées.
Ses explications n’auraient pas convaincu les députés. C’est pourquoi ces derniers avaient exigé la suppression de cette taxe. Lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 18 février 2022, le Gouvernement de la République a décidé de la suppression des frais du RAM.
Cette décision a pris effet depuis le 1er mars dernier. Mais, plusieurs personnes et structures continuent de réclamer le remboursement de l’argent prélevé auprès des utilisateurs de téléphones mobiles sur l’ensemble du territoire national.