Outre des membres du Gouvernement, des députés et sénateurs feront également partie de la délégation
Par DMK

L’Assemblée nationale et le Sénat viennent d’autoriser une nouvelle prorogation de l’état de siège instauré par le Chef de l’Etat dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cette énième prorogation est entrée en vigueur hier mardi 05 avril 2022, après examen et adoption du projet de loi y relatif par l’Assemblée nationale et le Sénat (en seconde lecture).

Mais après 19 prorogations de l’état de siège dans cette partie du pays, des voix se sont élevées dans les deux Chambres du Parlement pour réclamer la tenue d’une évaluation objective des avancées réalisées sur le plan sécuritaire dans la partie est du pays.

Cette exigence a été encore rappelée, lundi dernier, à la ministre de la Justice et Garde de Sceaux, Rose Mutombo Kiese, à l’occasion de l’examen par le Sénat, et en seconde lecture, du projet de loi portant autorisation de la prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire national.

En réponse à cette préoccupation, la représentante du Gouvernement Sama Lukonde a informé la plénière de la Chambre haute du Parlement que l’option a été levée pour l’envoi d’une mission d’évaluation de l’état de siège dans les deux provinces concernées.

Réagissant à cette annonce, le Président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, a fait observer à la représentante du Gouvernement congolais que la mission d’évaluation de l’état de siège à envoyer en Ituri et au Nord-Kivu devra être mixte dans sa composition, pour raison d’objectivité.

Pour le Président de la Chambre basse, outre les membres du Gouvernement, des députés et sénateurs devront également être du voyage annoncé. Pour rappel, l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu est instauré depuis le 6 mai 2021 par le Chef de l’Etat qui a nommé deux gouverneurs militaires assistés, chacun, par un officier de la Police nationale, à la tête de ces provinces.

La situation sur terrain

Après 19 prorogations de cet état de siège, le bilan est qualifié de « glorieux » du côté de l’Armée nationale (FARDC). C’est ce qu’a notamment déclaré, le 23 mars dernier, le général-major Léon-Richard Kasonga, porte-parole des FARDC, à l’occasion de la visite du Chef d’état-major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le général d’armée Célestin Mbala Musense, à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.

Visite organisée pour évaluer les opérations militaires en cours contre les groupes armés dans cette province placée sous état de siège. Se félicitant des « avancées positives », le porte-parole des FARDC a déclaré que « plus de 80% d’objectifs militaires ont été atteints dans cette partie du pays. Le porte-parole de l’Armée a toutefois reconnu « qu’il reste encore de petits problèmes à résoudre sur le plan sécuritaire.

Mais de l’avis de certains députés nationaux et sénateurs, le bilan reste mitigé. C’est l’avis notamment du sénateur José Makila qui, au cours de la plénière tenue le 04 avril dernier, a déploré la résurgence des rebelles du M 23 dans l’Est du pays et fustigé la mort de 28 civils et d’un capitaine de l’armée survenue le dimanche 3 avril 2022, dans la localité de Masambo et dans trois autres villages voisin, dans le territoire de Beni, suite à une attaque meurtrière attribuée aux rebelles ADF.