Assassinat de l’ambassadeur Luca Attanasio en RDC: le Parquet de Rome met en cause deux employés du PAM soupçonnés de « négligence »
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Par YHR
Le Parquet de Rome met en cause deux employés du Programme Alimentaire Mondial (PAM), soupçonnés de » négligence » dans l’enquête sur l’attaque au cours de laquelle l’ambassadeur italien Luca Attanasio a été tué le 22 février 2021 aux abords du parc national des Virunga, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
L’Italien Rocco Leone directeur-adjoint du PAM en RD Congo et le RD Congolais Mansour Luguru Rwagaza, l’officier de sécurité pour la même agence spécialisée des Nations-Unies, sont soupçonnés d’avoir » omis, par négligence, imprudence et incompétence » de prendre les mesures de sécurité nécessaires pour protéger le convoi, selon une note du Parquet, reprise par les médias.
Embuscade
Le diplomate, 43 ans, est mort après avoir été blessé par balles à l’abdomen, lorsque le convoi de l’agence spécialisée onusienne, dont le siège est à Rome, dans lequel il circulait, avait été pris dans une embuscade. L’homme avait été évacué vers un hôpital à Goma dans un état critique, pour finalement succomber à ses blessures. Son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, et un chauffeur congolais du PAM, Mustapha Milambo, avaient aussi été tués.
Le Parquet doit maintenant décider s’il requiert le renvoi des deux hommes en justice. Le cas échéant, c’est un juge qui accèdera ou non à leur demande. Le projet de se rendre dans cette région trouble de la RDC aurait dû être soumis au moins cinq jours à l’avance à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO), chargée de fournir des informations sur les mesures de sécurité à suivre et de juger si une escorte armée et des véhicules blindés étaient nécessaires.
Selon les règles de l’ONU, le permis pour effectuer une mission de ce genre doit être demandé au moins 72 heures avant le déplacement, mais Leone et Luguru avaient déposé leur demande seulement la veille au soir du déplacement, d’après le Parquet.
Les deux hommes avaient aussi inscrit leurs propres noms sur le formulaire au lieu de ceux de l’ambassadeur et de son chauffeur pour accélérer la procédure, toujours d’après le Parquet. Contacté par l’AFP, un porte-parole du PAM à Rome s’est refusé à tout commentaire dans l’immédiat.
Six suspects interpelés par la PNC
La Police Nationale Congolaise (PNC) a annoncé fin janvier avoir arrêté dans l’Est du pays six personnes, auteurs présumés de l’attaque. Le convoi circulait sur une route où » il y avait eu au moins une vingtaine d’affrontements entre des groupes armés et l’armée ces dernières années « , a souligné le parquet.