Le roman « Un chant écarlate » de Mariama Bâ réédité
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Par YHR
Le deuxième roman de l’écrivaine sénégalaise Mariama Bâ « Un chant écarlate » vient d’être réédité aux éditions Les Prouesses, préfacé par l’autrice Axelle Jah Njiké et illustré par Elke Foltz. Dans ce texte de 320 pages, il est question de Mireille et Ousmane, deux tourtereaux se rencontrent à Dakar lors des épreuves du baccalauréat, dans un Sénégal nouvellement indépendant.
Mireille est Française, alors qu’Ousmane est Sénégalais. Etudiants à l’université, les deux amoureux ont des rêves d’avenir.
Un couple mixte Mais ce bel idéal va se heurter aux préjugés de leurs familles respectives, pour lesquelles cette union est inconcevable. A leurs yeux, tout sépare le jeune homme, né dans une famille pauvre des quartiers populaires de la capitale sénégalaise et la fille de diplomate issue de la haute bourgeoisie française.
Bien que les parents de la jeune fille la renvoient en France, l’idylle continue, Ousmane l’ayant suivie dans la ville lumière. Devenus majeurs, les deux amoureux se marient, avant de rentrer au Sénégal.
Pression sociale
Mais de retour au pays d’Ousmane, le couple est ainsi confronté aux réalités locales. La bonne volonté de Mireille – qui a tout abandonné pour se marier – est mise à rude épreuve lorsqu’elle doit composer avec un époux désireux de prouver sa loyauté envers sa communauté. Des visites incessantes et intempestives dérangent son intimité, mais, plus que tout, elle subit l’omniprésence d’une belle-mère qui la juge par avance, elle, « la Blanche [qui] manie son homme comme un pantin ».
Miné par les machinations de son entourage, le couple auparavant harmonieux se laisse peu à peu gagner par la discorde, au point de se désunir. « Un chant écarlate » est d’abord paru en 1981, aux Nouvelles éditions africaines, à Abidjan.
L’autrice de « Une si longue lettre »
Mariama Bâ, née le 17 avril 1929 à Dakar, dans une famille de la bourgeoisie sénégalaise, est connue pour son roman épistolaire, le bien nommé « Une si longue lettre ». Dans ce texte paru en 1979, il est question des inégalités hommes-femmes, des problèmes de castes, de l’injustice à l’égard des femmes, des croyances religieuses, des coutumes et rites, notamment pour un enterrement.
Elle décrit également le problème de la polygamie, qui gangrène la société, où pour la plupart du temps les femmes sont meurtries, angoissées lorsqu’elles ont des coépouses qui ont parfois l’âge de leurs enfants. Le roman était jusqu’à récemment au programme dans l’enseignement secondaires au Sénégal, mais aussi en République Démocratique du Congo. Elle est morte le 17 août 1981 à Dakar.