La SCED salue la prorogation de mandat de la MONUSCO
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Par GKM
La Société Congolaise pour l’Etat de Droit(SCED), une organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits de l’homme basée à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central, prend bonne note de l’adoption par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, à l’unanimité de ses 15 membres de la résolution 2612(2021) prolongeant le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) jusqu’au 20 décembre 2022.
Par la même résolution, le Conseil de sécurité félicite le Gouvernement congolais pour les avancées significatives dans le domaine des droits humains. Le Conseil de Sécurité félicite le Gouvernement de la RD Congo pour son engagement à combattre l’impunité, à travers une stratégie nationale de justice transitionnelle visant la vérité et la réconciliation, et amenant les auteurs des crimes du passé à répondre de leur responsabilité pénale.
La SCED observe tristement que c’est depuis bientôt trois ans que les Nations Unies et Gouvernement évoquent la lutte contre l’impunité, mais, cependant, aucun progrès significatif n’est réalisé. A titre d’exemple, la SCED signale les dossiers prioritaires et emblématiques comme ceux de Nganza, Mulombodi et Tshisuku, transmises à l’Auditeur Général des FARDC pour renvoi devant les juridictions compétentes totalisent bientôt près d’une année sans suite, provoquant ainsi un désarroi et une énorme frustration dans le chef des victimes.
En outre, l’opération d’exhumation des corps dans la Commune de Nganza évolue à pas de tortue, regrette le Bâtonnier Dominique Kambala, Directeur Général de la SCED. « Pendant ce temps, le laboratoire de criminalistique et de médecine légale n’a toujours pas été équipé. Les 26 corps jusque là exhumés sont abandonnés à même le pavement du local.
Par ailleurs, s’agissant de la stratégie nationale de justice transitionnelle, l’établissement public d’indemnisation des victimes ainsi que la commission vérité et réconciliation tardent à se mettre en place, alors que le Chef de l’État a instruit le Gouvernement, il y a une année », déplore l’avocat et défenseur des droits de l’homme.
Ce qui pousse la SCED à émettre un doute sérieux sur la volonté du Gouvernement de la République de lutter contre l’impunité et craint que l’accompagnement et le soutien de la MONUSCO dans ce domaine ne se limitent qu’aux provinces Nord et Sud-Kivu, ainsi que l’Ituri. « Pendant ce temps, tout passe, sauf le lourd passé moqueur des blessures profondes des victimes », fustige le Bâtonnier Dominique Kambala.