Par GKM

Le policier Paul Mwilambwe, témoin oculaire de l’assassinat de Chebeya et de Bazana est à Kinshasa depuis le jeudi 2 décembre 2021, en provenance de la Belgique où il était réfugié depuis plusieurs années. Dans ses interventions dans la capitale belge, le Major Paul Mwilambwe souhaitait revenir au pays volontairement pour faire éclater la vérité dans l’affaire de l’assassinat de deux militants des droits de l’homme, membres de l’ONGDH la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme(VSV), une organisation fondée par feu Floribert Chebeya.

Pour les parties civiles, la participation de Mwilambwe au procès Chebeya et Bazana permettra d’éclairer plusieurs zones d’ombre. Son témoignage est donc vivement attendu à l’audience publique de ce mercredi 8 décembre 2021 à la prison militaire de Ndolo, date à laquelle reprend le procès. La présence de Major Paul Mwilambwe à l’audience publique de ce mercredi pourrait permettre de nombreuses révélations, lâche une source proche de VSV.

Des avancées significatives

Pour les organisations de la société civile de défense des droits de l’homme de la RDC, le retour de Major Paul Mwilambwe constitue une nouvelle avancée dans le procès de l’assassinat de Chebeya et Bazana, tués en Juin 2010 dans les installations de la police.
En charge de la sécurité de l’Inspection générale de la police congolaise au moment des faits, Paul Mwilambwe pense que son arrivée en RDC relance l’affaire Chebeya-Bazana.

« Je rentre dans mon pays pour rétablir la vérité concernant le double meurtre de Floribert Chebeya et Fidel Bazana », a-t-il déclaré à nos confrères de radio Okapi. Depuis 11 ans, cet officier de la police nationale congolaise voulait être entendu. En 2010, lorsqu’il prend contact avec les responsables de la police nationale congolaise et la justice militaire pour participer au procès Chebeya et Bazana quelques mois après leur assassinat, c’est en tant que témoin qu’il agit.

Enfermé puis torturé, Paul Mwilambwe a risqué sa vie plusieurs fois. Transféré à Lubumbashi, Mwilambwe a réussi à s’enfuir jusqu’ à sortir de la RDC en passant par la Tanzanie et le Sénégal avant d’arriver en Belgique. Le 2 juin 2010, le militant des droits de l’homme Floribert Chebeya Bahizire est assassiné, un crime qui intervenait à moins d’un mois du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo, pendant que l’activiste multipliait les enquêtes sur des sujets sensibles dont celui des massacres des adeptes du mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo.