Adopté la semaine dernière par l’Assemblée nationale budget 2022: certaines inégalités sont à corriger
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Le projet de loi des finances de l’exercice 2022 déposé à l’Assemblée nationale le 15 septembre dernier par le Premier ministre Sama Lukonde a été adopté par les députés. Prévoyant un montant d’au moins 10 milliards de dollars américains, ce projet de loi sera complété, selon le chef de l’exécutif national, avec 2 milliards destinés aux provinces.
Néanmoins, la répartition des prévisions continue de susciter des remous.Le 1er son de cloche vient du député national Alphonse Ngoyi Kasanji qui, en fin semaine, a affirmé que rien de concret n’est prévu pour la province du Kasaï-Oriental. Pour lever ce défi, l’élu de Mbuji-Mayi a invité le Gouvernement à lister, situer, nommer et localiser les différents projets prévus pour cette province.
« Je suis venu fustiger le fait que les projets que j’ai vus inscrits au budget 2022 pour la province du Kasaï-Oriental, n’étaient pas ciblés, situés, nommés. C’était des généralités comme ça, des thématiques, alors que le budget doit être un budget programme, quand on situe le projet, on le nomme, on le localise.
Cela nous permet, à nous législateurs, de pouvoir suivre l’exécution de ce projet-là… Donc, il n’y a rien qui est prévu pour la province du Kasaï-Oriental. Nous aimerions que les projets qui sont retenus soient listés, situés, nommés et localisés », a insisté Alphonse Ngoyi Kasanji, ajoutant que les projets phares pour la province du Kasaï-Oriental sont, entre autres, l’électricité et l’eau.
Cette interpellation a poussé les analystes des questions parlementaires à s’interroger sur l’évolution du projet de construction du barrage hydroélectrique de Katende situé dans l’espace kasaïen, notamment au Kasaï Central. Dans le même ordre d’idées, le Dr Didier Kamerhe a, dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de l’Etat, reconnu que les efforts d’amélioration budgétaire sont évidents, mais que beaucoup reste à faire pour concrétiser les promesses faites lors de la campagne électorale de 2018.
Saisir la commission ECOFIN
« Dès votre accession à la Magistrature suprême, nous avions mis en place, sous la coordination du ministère du Plan, un cadre programmatique et fédérateur de référence de toutes les interventions du Gouvernement et de ses partenaires au développement pour la période allant de 2019 à 2023 à travers le Plan national stratégique de développement de la RDC (PNSD) présentant en détail les axes de votre vision sus évoquée.
Le 1er pilier de ce programme quinquennal est la valorisation du capital humain ainsi que l’amélioration du social des Congolais résumé dans ladite vision. A ce jour, la population est estimée à plus ou moins de 100 millions d’habitants, dont 70% est jeune… la jeunesse demeure caractérisée par le désœuvrement prononcé, à cause du chômage et une initiation insuffisante aux valeurs civiques et patriotiques.
A l’Est du pays, l’enrôlement facile des jeunes dans les multiples groupes armés… menace, non seulement la sécurité nationale, mais également terni davantage l’image du pays suite à l’insécurité, aux violences sexuelles et autres crimes contre l’humanité commis par ces groupes… », a souligné le Dr Didier.
Pour trouver satisfaction à leurs préoccupations, les analystes jugent nécessaire de les soumettre à la commission Economique, financière et de contrôle budgétaire (ECOFIN) de l’Assemblée nationale qui est en train de recevoir les amendements des députés, ou de les faire endosser par un député qui les fera parvenir à ladite commission, en vue d’être débattus en séance plénière car, le Parlement, à travers ses deux chambres législatives, reste la seule autorité budgétaire.