Vers le rapatriement du patrimoine culturel congolais se trouvant en Belgique
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Par YHR
Le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a annoncé, le 19 novembre dernier à Kinshasa, la création d’une Commission «sur le rapatriement du patrimoine culturel congolais» ayant quitté le pays du temps de la colonisation belge. C’est ce qui a été décédé, le 20 novembre dernier, le Conseil des ministres.
Selon le thème de son mandat à la présidence de l’Union africaine (UA) intitulé «Art, culture et patrimoine: leviers pour construire l’Afrique que nous voulons», le locataire du Palais de la Nation a appelé, durant ce Conseil des ministres «l’opportunité d’aborder la question du recouvrement de notre patrimoine, notamment avec le Musée royal d’Afrique centrale de Tervuren».
Ministères, experts scientifiques, autorités traditionnelles impliqués
Le Chef de l’Etat a instruit le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge de créer une Commission nationale de politique commune sur le rapatriement du patrimoine culturel congolais, devant inclure ministères, experts scientifiques, autorités traditionnelles, etc.
L’annonce faite à Kinshasa intervient à quelques jours d’une visite en République Démocratique du Congo de la ministre belge de la Coopération au Développement, Meryame Kitir, et du Secrétaire d’État à la Politique Scientifique, Thomas Dermine. Le déplacement de l’homme politique belge est axé sur le thème du «renforcement des collaborations culturelle et scientifique», sur fond de préparatifs de la restitution des biens provenant de la colonisation. L’homme est notamment accompagné par Guido Gryseels, directeur général de l’Africa Museum.
Cette institution fédérale, anciennement connue comme «Musée du Congo», puis Musée de l’Afrique centrale, remonte à 1897, lors de l’exposition universelle de Bruxelles, indique le musée sur son site internet. Quelque 128.000 objets y sont recensés, dont 85% provenant de la République Démocratique du Congo. Le musée évalue à 1% la part issue de pillages, à 58% la part appropriée correctement, le reste devant faire l’objet d’une étude de provenance, évaluée à 2,5 millions d’euros par Guido Gryseels.
Entre 1976 et 1982, 114 pièces transférées vers Kinshasa
Ces collections ont été constituées en grande partie pendant la période coloniale, précise le musée, qui explique concevoir la problématique d’une éventuelle restitution avec «un esprit ouvert et constructif». Il rappelle notamment avoir déjà transféré, entre 1976 et 1982, 114 objets ethnographiques à l’Institut des Musées Nationaux du Zaïre de l’époque, dans la capitale.
Le Gouvernement belge a lancé début juillet de cette année un vaste chantier d’étude de la provenance des biens issus de la colonisation. Un cadre a été fixé pour la restitution des biens aux anciennes colonies (l’ex-Congo belge, mais aussi le Burundi et le Rwanda, sous mandat belge de 1923 à leur indépendance en 1962) qui, dans les années à venir, pourrait viser des milliers d’objets et faire de la Belgique une pionnière dans ce domaine.