Gratuité de l’enseignement: divergences entre les syndicats de l’EPST sur la reprise des cours
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Pour le SYEEPP/RDC, les écoles primaires publiques n’ont pas repris les cours, tandis que les représentants des enseignants à Mbwela Lodge et l’Hôtel de ville de Kinshasa parlent du déroulement des enseignements dans la capitale
Par Lucien Kazadi T.
La dernière interprétation de la loi-cadre sur l’enseignement de base de la part du ministre de l’EPST (Enseignement Primaire, Secondaire et Technique), Tony Mwaba, « est jugée biaisée » par certains spécialistes du secteur. Une interprétation particulière, selon ces spécialistes, qui fait que les classes de 7ème et de 8ème soient désormais élaguées du système de gratuité de l’éducation de base, donnant ainsi l’occasion à l’Hôtel de ville de Kinshasa, ainsi qu’à l’organisation de parents d’élèves de discuter de nouveau sur la prise en charge des enseignants par les parents !
La prise en charge des enseignants par les parents d’élèves est un système éducationnel qui a été banni après l’instauration de la gratuité de l’enseignement de base par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors de la rentrée scolaire 2019-2020. Maintenant qu’au niveau du secondaire, ce système éducationnel prohibé semble reprendre au grand dam des parents, les enseignants des écoles primaires exigent qu’ils soient de nouveau pris en charge par les parents. Ce qui justifie la non-reprise des cours dans certaines écoles primaires conventionnées à Kinshasa jusqu’à présent.
Pour l’heure, il y a divergence et une confusion entre les syndicats de l’EPST non seulement sur la reprise effective des cours pour l’année scolaire 2021-2022, mais aussi sur les frais scolaires à payer et le maintien de la gratuité de l’enseignement. Ces organisations syndicales de l’EPST ne parlent pas un même langage. Le SYEEPP/RDC (Synergie des Enseignants des Écoles Primaires Publiques de la République Démocratique du Congo) souligne qu’il n’y a pas reprise des cours dans les écoles primaires privées.
C’est le cas aussi de la Synergie des Syndicats des Enseignants de la RDC, dont fait partie le Synecat (Syndicat national des écoles conventionnées catholiques), dirigé par Jean-Bosco Puna, qui continue à réclamer l’amélioration des conditions des enseignants avant une éventuelle reprise des cours sur l’ensemble du pays.
Du côté de Mbwela Lodge, pendant ce temps, les représentants des enseignants en négociation et l’Hôtel de ville de Kinshasa, qui lui a signé dernièrement l’accord avec l’organisation des parents d’élèves, parlent du bon déroulement des cours depuis la semaine dernière, notamment dans la ville province de Kinshasa.
Pour vérifier le présumé bon déroulement des cours dans les écoles à Kinshasa, un des responsables de la SYEEPP/RDC a effectué, hier lundi 15 novembre, une ronde dans quelques écoles publiques de la capitale, afin de se rendre compte de l’effectivité de la reprise des cours. L’homme affirme avoir constaté une reprise des cours mitigée. La SYEEPP/RDC a tenu dernièrement son assemblée générale, à l’issue de laquelle elle a maintenu la grève des enseignants dans les écoles publiques.
Pour plusieurs organisations syndicales de l’EPST, il faut que le Président de la République, lui qui a lancé la gratuité de l’enseignement, se prononce pour décanter la situation. D’ailleurs, la SYEEPP/RDC ne compte pas sur les représentants des enseignants, actuellement en négociation à Mbwela Lodge, qui parlent d’autre chose, alors que sur le terrain, au niveau des écoles à Kinshasa, rien ne semble marcher.
Il faut rappeler que dans leurs revendications, les enseignants de toutes les organisation syndicales de l’EPST, ont demandé la mécanisation et la paie de tous les collègues nouvelles unités (NU),l’application stricte du deuxième et troisième palier de salaire, selon les accords de Bibwa, le respect de la tension salariale allant de 1 à 10, la transposition des grades, et autres revendications