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Dans une analyse du professeur José Ngidjima de l’ISP/Gombe: « un système éducatif dépassé » cause de « non-employabilité » des jeunes en RDC

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Dans une analyse du professeur José Ngidjima de l’ISP/Gombe: « un système éducatif dépassé » cause de « non-employabilité » des jeunes en RDC

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Par Thony Kambila

Depuis plusieurs décennies, des jeunes rd-congolais ne trouvent plus du travail après leur formation universitaire. Une situation qui se présentée comme un véritable casse-tête et risque de compromettre l’avenir du pays. Préoccupé par cette question, José Ngidjima, professeur à l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Gombe), à Kinshasa, pense que « le non-employabilité des jeunes après leurs études universitaires est justifié par le fait que le système éducatif utilisé dans le pays est largement dépassé ».

Il a exprimé cette préoccupation lors d’un entretien réalisé avec les journalistes. « Si les jeunes congolais ne répondent pas aux besoins de la société après leurs études universitaires ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas intelligents comme les autres étudiants du monde, mais le grand problème se situe au niveau de notre système éducatif qui est dépassé », a-t-il soutenu.

Besoins réels et actuels de la société

Dans le souci de résoudre ce problème une fois pour toute, le professeur José Ngidjima pense qu’il faut changer le système éducatif largement dépassé pour un nouveau système cohérent susceptible de répondre aux besoins de la société congolaise.
Selon José Ngidjima, quand les colons sont arrivés au Congo, ils ont formé les gens en fonction des besoins qui se faisaient sentir à cette époque-là.

Ces besoins, a-t-il dit, ne sont plus les mêmes aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle il propose « une approche entre le système éducatif des jeunes et les besoins réels et actuels de la société ». A en croire le professeur, la RD Congo devrait penser aux méthodes des formations qui se focalisent sur la création des emplois pour un Congo plus beau qu’avant. Ces méthodes de formations, a-t-il poursuivi, devraient être celles de généraliser l’enseignement sur l’entreprenariat adapté aux besoins prioritaires de la société.

Le souci majeur de ce professeur est de voir la RD Congo intégrer à fond l’entreprenariat des jeunes au sein des universités congolaises. Ces universités doivent non seulement former, mais aussi prêcher par des exemples, c’est-à-dire qu’au lieu de se limiter seulement à la théorie, les services compétents devraient intégrer aux universitaires congolais la dimension pratique qui les poussent à la création des unités de production comme ressources de financement au sein des établissements publics.

Donner des enseignements adaptés aux besoins

« La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a », a dit le professeur en précisant que les étudiants congolais ne peuvent donner que ceux qu’ils ont reçus comme enseignements. Par tout au monde, les nations s’organisent à former les jeunes de leurs pays en fonction de leurs besoin respectifs.

La RD Congo, étant concernée plus par cette question, devrait faire la même chose, donner des enseignements adaptés aux besoins réels de la société pour résoudre, une fois pour toutes, les problèmes qui empêchent le pays d’avancer. En d’autres termes, le Congo devrait se focaliser sur la formation des créateurs d’emplois.

Les étudiants congolais ne trouvent du travail parce qu’ils sont mal formés. Pour lui, mal formés ce n’est pas parce qu’on n’a pas des enseignants de qualité, mais parce que la méthodologie du système éducatif congolais n’est pas cohérente, et le contenu des cours ou les approches adoptés par le système éducatif ne sont plus d’actualité et ne peuvent plus répondre aux besoins actuels de la nation.

Responsabilité du gouvernement

Les méthodes ou approches utilisées dans le système éducatif congolais sont, d’après le professeur José Ngidjima, largement dépassées. Le Gouvernement a aussi sa part de responsabilité. Une situation reconnue lors des états généraux de l’enseignement supérieur et universitaire organisés à Lubumbashi par le ministre de tutelle au mois de septembre dernier. Au cours de ces travaux, les participants ont émis le vœu de réformer l’enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo par l’entrepreneuriat.