Trafic sur le fleuve Congo: Naufrage à Engengele: plus d’une centaine morts!
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Le bilan risque d’être encore plus lourd, car les corps des autres passagers restent introuvables
Le naufrage d’une embarcation de fortune sur le fleuve Congo a fait plus d’une centaine de morts et des disparus, dans la nuit du lundi à mardi 5 octobre, entre 23 heures et minuit. C’est le lourd bilan de l’énième accident de ce type survenu sur les lacs et cours d’eau en République démocratique du Congo.
La catastrophe a eu lieu dans la province de la Mongala, à hauteur du village d’Engengele, à 24 km de la capitale provinciale Bumba, a précisé à l’AFP Nestor Magbado, porte-parole adjoint du gouverneur provincial, interrogé par téléphone depuis Kinshasa.
Les corps de 38 hommes, 13 femmes et 10 enfants, soit 61 personnes, ont été repêchés, a indiqué l’homme le samedi matin, en estimant à une soixantaine le nombre de disparus.
Il y a 39 survivants, a-t-il ajouté. En l’absence du manifeste des passagers, le nombre de disparus est une estimation basée sur le nombre approximatif de personnes que l’embarcation concernée pouvait contenir.
Neuf pirogues motorisées reliées les unes aux autres
Il ne s’agissait pas d’un bateau en tant que tel, mais d’un convoi de neuf pirogues motorisées reliées les unes aux autres, qui étaient parties d’un village en amont et se dirigeaient vers Mumba, a encore précisé le porte-parole adjoint du gouverneur de province.
Dans ce convoi qui a chaviré, il y avait un important lot de marchandises dont des sacs de maïs, d’autres vivres, des planches et des briques cuites.
Ce qui explique la surcharge présentée comme la principale cause de l’accident. Il y avait aussi de fortes rafales de vent ce soir-là, ce qui pourrait aussi expliquer l’accident. « Il y avait à bord « des élèves qui rentraient à Bumba pour suivre leurs enseignements, des commerçants, des marchandes, toutes sortes de gens », a détaillé le porte-parole. Les propriétaires des embarcations sont en fuite « et les services compétents sont mobilisés pour les retrouver », a-t-il ajouté.
L’information sur l’ampleur de l’accident n’a été relayée que plusieurs jours après par les médias congolais et confirmée samedi matin à l’AFP par les autorités provinciales. D’après Magbado, la province de Mongala a informé Kinshasa du naufrage, juste après l’événement, « mais nous avions émis des réserves sur le bilan, le temps de réunir tous les éléments », a-t-il expliqué. Des services de sécurité, dont des éléments de la force navale, et des piroguiers riverains sont à la recherche d’autres corps, a précisé Michée Manzia, l’administrateur du territoire de Bumba.
Trop d’accidents
Les naufrages d’embarcations sont fréquents en RD Congo, avec souvent de lourds bilans tant humains que matériels. Ces embarcations sont souvent surchargées, inadéquates, mal entretenues et les passagers dépourvus de gilets de sauvetage.
Le pays, d’une superficie de 2,3 millions de km2, compte très peu de routes praticables et les déplacements se font souvent sur le fleuve Congo et ses affluents, tout comme sur les lacs de l’Est, Kivu, Albert, Edouard ou encore Tanganyika.
Samedi, les recherches se poursuivaient encore sur le fleuve afin de récupérer d’autres corps. Ces recherches sont menées notamment par le service provincial des actions humanitaires et la Croix-Rouge, « on se bat avec les moyens du bord », a précisé M. Magbado. L’espoir de retrouver d’autres rescapés « s’amenuise de jour en jour », a-t-il regretté. Un deuil provincial de trois jours a été observé à partir de lundi.