L’étudiant rd congolais Masudi Wasso finalement admis sur le territoire belge
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Par YHR
Après plusieurs jours de blocage à l’aéroport de Zaventem, l’étudiant rd congolais Jérôme Masudi Wasso a finalement été admis sur le territoire de la Belgique. L’annonce a été faite hier lundi 4 octobre par l’Université Catholique de Louvain (UC Louvain), à travers son compte Twitter. « L’UC Louvain a été informée que Mr Junior Masudi a été admis aujourd’hui sur le territoire belge.
Nous remercions celles et ceux qui ont contribué à cette issue positive et nous nous réjouissons d’accueillir notre nouvel étudiant », a écrit cette université. La rectrice de UCLouvain a même révélé que « le délai d’inscription a été étendu exceptionnellement pour qu’il commence les cours le 1er novembre. Nous attendons cet étudiant dans notre communauté universitaire ».
La ministre de l’Enseignement Supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles exprime son incompréhension
La ministre de l’Enseignement Supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny, avait exprimé dimanche son « incompréhension » à propos de l’histoire de cette personne détenue en centre fermé, avant de se voir expulsée. « Mercredi dernier, j’ai exprimé mon inquiétude au sujet de la situation de Junior Masudi Wasso auprès du secrétaire d’Etat à l’asile et la migration, M. Sammy Mahdi.
Ce jour, relayant l’incompréhension du Conseil des Recteurs Francophones (Cref), j’ai réitéré mon appel à une clarification de la situation, en particulier des motifs du refus de l’accès au territoire », avait-t-elle déclaré sur le même réseau social. Cette situation avait fait réagir le président de la république, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans sa communication du vendredi 1er octobre , à l’occasion de la 22ème réunion du conseil des ministres, le numéro un rd congolais a condamné cet acte déplorable, tout en instruisant le vice-premier ministre des Affaires étrangères, Samy Adubango Awotho, d’entré en contact avec l’Ambassadeur du Royaume de Belgique accrédité en République Démocratique du Congo pour lui exprimer la totale désapprobation de cet acte et exiger la libération immédiate de Jérôme Masudi Wasso.
Il a également demandé « d’exiger la libération immédiate de Jérôme Masudi Waso ». Le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de rappeler aux autorités Belges d’assurer, par devoir de réciprocité, un meilleur traitement aux citoyens Congolais qui arrivent sur leur sol comme la République Démocratique du Congo le fait pour les sujets Belges.
Privé de liberté depuis le 18 septembre
Pour rappel, Jérôme Masudi se trouvait privé de liberté depuis le 18 septembre, dès son arrivée sur le territoire belge. Son recours devant le Conseil du contentieux des étrangers avait été rejeté. Le jeune homme disposait d’un passeport et d’un visa en règle, délivré par l’ambassade belge à Kinshasa, mais la police a mis en doute les motifs de son voyage, car il n’était pas en possession d’une preuve d’inscription effective à l’université, ni de la preuve qu’il disposait des moyens financiers pour séjourner en Belgique, a expliqué un porte-parole de l’Office des étrangers (OE).
De plus, la police aéroportuaire avait questionné l’étudiant et a estimé que ses réponses n’étaient pas convaincantes quant à ses véritables motivations de séjour en Belgique. « Ses réponses présentaient des incohérences par rapport à son lieu d’habitation, ses déplacements vers l’UC-Louvain (Sa sœur qui devait l’héberger, habite à Denderleeuw, en Brabant flamand, ndlr) ou encore le paiement du minerval », explique Dominique Ernould à l’Office des étrangers. « Les policiers qui l’ont interrogé ont jugé ses connaissances académiques (sur la chimie et l’économie) insuffisantes, estimant dès lors le motif de son voyage suspect ». « Cela a émis des doutes sur sa volonté de faire tout un cursus universitaire en Belgique ».
Et Ernould d’ajouter, « Le fait d’avoir un passeport avec un visa ne donne pas un droit automatique d’entrer sur le sol Belge. Il y a toujours une vérification au moment de l’arrivée ». Perplexité quant à la liberté décisionnaire laissée aux policiers chargés des contrôles aux frontières L’avocate de Masudi Wasso, Me Marie Doutrepont, a fait part de sa perplexité quant à la liberté décisionnaire laissée aux policiers chargés des contrôles aux frontières.
« Il y a vraiment un pouvoir qui est laissé aux policiers assumant le contrôle des frontières », a-t-elle commenté. « Un pouvoir qui est, selon moi, complètement discrétionnaire dans le sens où ce sont eux seuls qui décident d’arrêter telle personne plutôt qu’une autre, d’interroger telle personne plutôt qu’une autre.
Ils peuvent aussi éventuellement refuser l’entrée sur le territoire. » La juriste a introduit un recours auprès du Conseil du contentieux des étrangers. Le juge a rejeté ce recours, estimant que les arguments de la défense n’étaient pas fondés. Une première tentative d’expulsion avait échoué jeudi.
Il en avait été de même dimanche. Une vingtaine de membres du comité de soutien étaient présents à l’aéroport pour sensibiliser les autres passagers à la situation de l’étudiant.