Par MKM

La requête en inconstitutionnalité de la levée des immunités introduite par l’ancien Premier ministre Matata Ponyo a été déclarée recevable mais non fondée, en définitive rejetée par la Cour constitutionnelle. La même haute instance autorise la poursuite judiciaire à l’encontre de l’homme à la célèbre cravate rouge.

Le procès sur la débâcle financière du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo fixé en date du 23 octobre prochain a tout l’air de se dérouler sans anicroche, au regard de ces décisions intervenues le mardi 14 septembre. Comme le Sénat n’avait plus rien à dire sur Matata depuis la levée de ses immunités parlementaire en rapport avec la zaïrianisation, surtout que les victimes de cette politique déclenchée à l’époque du défunt maréchal Président Mobutu, sont encore dans le délai pour se manifester.

En outre, Mapon a été mal conseillé en introduisant sa requête en inconstitutionnalité, alors qu’il était déjà dans le processus de collaborer avec la justice. Personne n’ignore que lors de sa convocation au Parquet près la Cour constitutionnelle, il avait sollicité la surséance en vue de préparer sa défense par le rassemblement des éléments utiles pour prouver son innocence. Le jour suivant, son ancien collaborateur devenu DG de FPI destitué par la suite était aussi verbalisé.

Quelques jours après, Théophile Matondo a été transféré à la prison centrale de Makala pendant qu’il était encore DG du BCECO. Ce, pour deux griefs, à savoir la surfacturation de la centrale électrique de Bukanga-Lonzo et le détournement USD cinq millions de la TVA. Trois des anciens membres de son équipe gouvernementale dite des  » Surdoués  » l’avaient aussi chargé.

Déjà le Procureur général de la Cour constitutionnelle disposait du rapport de l’inspection générale des Finances daté de novembre 2020. Une opacité criante dans la gestion sur les USD 285 millions du Trésor public mis à la disposition de Mapon pour le lancement suivi de la finalisation d’un parc agro-industriel à Bukanga-Lonzo, situé à 220 km de Kinshasa. Ce site installé dans la nouvelle province de Kwango devrait servir de projet pilote dans le but d’installer d’autres parcs du genre à travers la RDC.

Il lui est reproché une imprudence notoire sans garantie suffisante vis-à-vis de son partenaire dans ce projet, le Sud-africain Africom. Il en est de même de sa collaboratrice Ida Naserwa, dépouillée aussi de ses immunités de Sénatrice pour n’avoir pas dénoncé la mauvaise gouvernance constatée dans le montage de ce parc agro-industriel.

Ayant écourté, il y a peu, son séjour guinéen avec promesse de livrer sa version des faits sur ce dossier, MatataPonyo s’est laissé entraîner dans une bataille juridique sans lendemain sûr jusqu’à introduire une requête qui vient d’être rejetée.
A sa défense de bien se préparer en conséquence en cherchant à convaincre les juges ayant des faits accablants contrairement à ce qu’elle défend sur les plateaux de TV et à travers certains médias.