Dépôt hier du projet de Loi de finances 2022 au Parlement: l’Assemblée nationale promet un budget social
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Pour Christophe Mboso, le but de ce budget est de permettre au peuple congolais de jouir des promesses faites par le Président de la République dans son discours d’investiture
Par Marcel Tshishiku
« Sans vouloir anticiper sur le débat, l’Assemblée nationale souhaite, comme du reste l’ensemble du peuple congolais, que ce projet de budget soit pro social pour permettre au peuple congolais de jouir concrètement des promesses que lui a faites le Président de la République, chef de l’Etat dans son discours d’investiture et aussi, pour la matérialisation du programme sur base duquel l’Assemblée nationale a investi le Gouvernement », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, lors de l’ouverture de la session parlementaire ordinaire de septembre 2021.
Partant du fait que cette session est essentiellement budgétaire, le président de l’Assemblée nationale a affirmé que priorité sera accordée à l’examen et au vote du projet de loi de finances de l’exercice 2022. Il a félicité le Gouvernement pour avoir déposé, hier mercredi, ledit projet de loi au Bureau de la Chambre basse, y compris le rapport contenant les observations de la Cour des comptes sur le projet de loi portant reddition des comptes de la Loi de finances de l’exercice 2020.
« L’examen du projet de loi de finances de l’exercice 2022 va intervenir dans un contexte de stabilité des principaux indicateurs du cadre macro-économique, tel que décrit en août 2021 par le Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Congo, et de maintien de la coordination des actions de politique économique menées au niveau de la politique budgétaire et de la politique monétaire », a enchaîné Christophe Mboso, ajoutant que les investissements doivent occuper des proportions importantes afin que les générations futures héritent des infrastructures qui garantissent leur développement intégral et leur bien-être.
Echanges avec les forces vives de la Nation
Et de poursuivre : « Il ressort des entretiens avec les différentes couches de la population que les Congolais attendent de leurs élus l’examen et l’adoption des lois qui ont un impact réel sur leur vécu quotidien, leur social. Ils attendent des pouvoirs publics des solutions aux besoins existentiels et se préoccupent plus des problèmes liés notamment à la sécurité, à la santé, à la mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement de base, à la situation des droits de l’homme et des libertés publiques, à la qualité des infrastructures de base, à la sécurité alimentaire, à l’accès à l’eau potable et à l’électricité, au processus électoral et à la lutte contre corruption et l’impunité.
Il ressort des échanges avec les milieux économiques que l’état actuel de notre économie est le résultat de sa configuration marquée par la dépendance accrue vis-à-vis de l’extérieur, sa diversification très limitée, et son ouverture basée sur la demande extérieure en matières premières et en offre des produits de première nécessité. »
Exploitation illicite des minerais
Pour éradiquer l’exploitation illicite des minerais en RDC, Mboso a annoncé qu’« au niveau de la Représentation nationale, une Commission d’enquête chargée d’auditer le cadastre minier et d’évaluer sur terrain les dates d’acquisition et d’expiration des titres miniers ainsi que les droits revenant à l’Etat sera mise en place pour ainsi donner l’impulsion à l’augmentation des recettes du pays et inscrire la gestion de ses ressources dans une perspective de développement durable au profit des générations présentes et futures ».
Selon lui, 500 sociétés minières se partageraient 2.870 titres miniers dont dispose notre pays, en raison de 2.421 permis de recherche et 449 permis d’exploitation installés sur une superficie de 47.335 km2, soit 2% de la superficie totale de la RDC. Un grand nombre de ces permis bénéficie injustement et de manière frauduleuse, parfois avec des complicités de l’administration, du statut de force majeure, lequel n’est possible que pour les zones où il y a des troubles.
Beaucoup de ces titres miniers sont à ces jours expirés, mais continuent à bénéficier aux anciens titulaires. Si notre pays conclut des contrats d’exploitation avec des partenaires, tant nationaux qu’étrangers, il attend de ceux-ci en retour le respect des droits qui lui dus conformément à la loi, et ce dans un partenariat gagnant-gagnant tant prôné par le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
A propos du dossier CENI
Il a rappelé, en outre, que l’Assemblée nationale remplira son rôle d’entériner les membres du bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) proposés par les différentes composantes conformément à la loi organique qui régit cette matière en vue d’éviter le retard dans la tenue des prochaines élections et échapper aux attaques tendant à tenir les Institutions pour responsables d’un éventuel report des échéances électorales.
Sur le plan sécuritaire, le speaker de la Chambre basse a invité le Gouvernement à doter les Forces armées et de sécurité des moyens matériels et logistiques pour leur permettre de faire face aux défis sécuritaires, préserver l’intégrité du territoire national et libérer ainsi ses compatriotes de l’Ituri et du Nord-Kivu des atrocités perpétrées par les groupes armés, sans oublier les graves violations des droits humains signalées au Sud-Kivu et Tanganyika.
Le chef de la Représentation nationale a aussi invité toutes les forces vives de la Nation à soutenir l’état de siège décrété par le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour mettre fin à l’insécurité récurrente.
Il a promis un contrôle parlementaire sévère, l’examen des rapports de vacances parlementaires déposés par les députés, l’examen des rapports des auditions par les Commissions et, en particulier, celui de la Commission Défense et Sécurité à l’issue de ses auditions sur l’évaluation des mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de l’état de siège, l’examen des rapports de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
Sur le plan sanitaire, il a exhorté le peuple à continuer d’observer les gestes barrières pour se protéger contre la Covid-19 et contenir sa propagation et au Gouvernement, de poursuivre la campagne de vaccination et de doter les formations médicales de moyens nécessaires de leur action. « La mort a également arraché à notre affection le patriarche Honorable Kyungu Wa Kumwanza Gabriel, Président Honoraire de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga », a conclu Christophe Mboso, avant de demander une minute de silence en mémoire de l’illustre disparu.