Ouverture ce mercredi de la session parlementaire de septembre, pétition contre Mboso ou budget 2022: les députés appelés à choisir
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La mise en place du Bureau de la CENI, la proposition de loi sur la nationalité et … constituent des questions essentielles de l’heure auxquelles les députés nationaux sont appelés à donner des réponses adéquates
Par Marcel Tshishiku
Les députés nationaux sont appelés à faire un choix judicieux sur les matières à traiter pendant cette session parlementaire de septembre 2021 qui s’ouvre demain mercredi au Palais du Peuple, siège du Parlement rd congolais.
Cette assertion est motivée par la nouvelle concernant la pétition initiée contre le Président du Bureau de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia Pwanga.
Certains commentateurs jugent cette pétition « inutile ». D’autres la justifient par « la gestion chaotique » du Chef de la représentation nationale, accusé de faire obstacle aux procédures de contrôle parlementaire. A en croire son initiateur, le député Adrien Phoba, élu de la circonscription électorale de Boma, dans le Kongo-Central, cette énième pétition a déjà recueilli 98 signatures, sur les 125 requises pour qu’elle soit valablement examinée en plénière. « Chose étonnante, cette pétition est initiée pendant que les députés nationaux sont en vacances parlementaires et qu’ils s’apprêtent à revenir, le 15 septembre, pour une session essentiellement budgétaire », s’est exclamé un analyste.
Cette réaction amène à croire qu’en toute conscience, les députés nationaux ne sont pas disposés à soutenir une démarche tendant à ressusciter les vielles habitudes de marchandage des procédures de contrôle parlementaire en vue d’obtenir des pots de vin, au moment où les Congolaises et Congolais souhaitent voir les députés nationaux reprendre le chemin du Palais du Peuple, siège du Parlement, pour engager les débats pertinents susceptibles de leur permettre de trouver des réponses adéquates aux questions essentielles, telles la baisse des prix des denrées alimentaires, la lutte contre la morbidité et la mortalité, l’éradication de la délinquance et de l’insécurité, la tenue des élections en 2023, etc.
Le budget 2022
Sous cet angle, les élus nationaux ont intérêt à se liguer et parler un même langage pour concentrer toute leur attention sur le budget 2022. L’avant-projet de loi adopté du budget 2022, le vendredi 10 septembre dernier par le Conseil des ministres, semble jeter les bases de ces réponses qui nécessitent d’être mûries.
Partant du fait que le Gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde propose, cette fois-ci, un budget évalué à plus de 10 milliards de dollars américains, contrairement aux équipes précédentes qui sont allées jusqu’à 4 milliards, les élus membres de l’Union Sacrée de la Nation ont plutôt le devoir de réfléchir aux mécanismes pouvant permettre de mobiliser davantage les recettes pour aider, par exemple, l’Exécutif national à proposer, en plein exercice budgétaire 2022, un projet rectificatif pour revoir le budget à la hausse. L’enjeu serait de mettre à la disposition du Gouvernement central les moyens financiers suffisants pour donner satisfaction aux aspirations profondes d’un peuple en proie à la famine, à l’insécurité, aux calamités naturelles…
Même la bonne préparation et la tenue effective des élections de 2023 dépendent du sérieux sont mises dans la préparation du projet de loi de finances pour l’exercice 2022. C’est dire que la chute éventuelle de Mboso va, à coup sûr, compromettre les chances de mettre en place un budget réaliste car, la mise en place d’un Bureau provisoire et l’élection d’un nouveau Bureau définitif prennent beaucoup de mois.
Dans le même ordre d’idées, la mise en place du Bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) constitue une autre paire de manches qu’il faut absolument harmoniser. A l’heure actuelle, le Groupe de 6 confessions religieuses campent toujours sur sa position, avec Denis Kadima qui a été désigné et proposé comme futur Président du Bureau de cette institution d’appui à la démocratie, tandis que le duo « Eglise du Christ au Congo » (ECC) – Eglise catholique, représentée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), continue de réclamer le consensus.
Loi sur la congolité
Endossée par le député Nsingi Pululu et dûment déposée aux services compétents de la chambre basse, la proposition de loi sur la congolité, initiée par le professeur Noël Tshiani, fait également partie des matières sensibles que les Congolaises et Congolais souhaitent voir parachevées durant la session de septembre.
« La question sur la nationalité se pose et se repose (depuis les années 1960). En 1964, l’accession aux hautes fonctions de la République était réservée, exclusivement, aux Congolais nés de père. En 1972, cela été ouvert pour permettre à certaines personnes d’acquérir la nationalité congolaise, mais les bévues constatées ont poussé les Zaïrois en 1984 de resserrer l’étau à travers la loi électorale.
Aujourd’hui, l’expérience, nous pousse à resserrer encore la porte », a déclaré Nsingi Pululu, ajoutant que « plus de 215 députés sont d’accord avec cette loi avant même son dépôt au Bureau de l’Assemblée nationale ».