La société civile préoccupée par les souffrances de la population
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Par GKM
Le Coordonnateur national du Cadre de Concertation nationale de la société civile déplore la situation sociale et économique que traversent les Congolais. Danny Singoma a fait un diagnostic sérieux de la situation sociale, économique et politique du pays ainsi que l’état des lieux de la société civile.
Il regrette de remarquer que le débat politique notamment sur la désignation du Président de la CENI, occulte les problèmes sociaux et économiques auxquels les congolais font face aujourd’hui avec la hausse vertigineuse des produits de première nécessité sur le marché.
A en croire Singoma, la dégradation des conditions économiques et sociales actuelles ne sont pas du simple fait du régime actuel, mais cet acteur important de la société civile regrette que jusqu’à présent le Gouvernement Sama Lukonde ne soit pas à la hauteur des attentes sociales de la population.
Il reconnaît que les moyens financiers de l’état font défaut mais ne comprends pas non plus pourquoi les recettes des provinces, villes, territoires et communes, faibles soient elles, ne soient affectées aux urgences sociales… « Le budget participatif devrait servir aussi à cela, en développant des mécanismes qui permettent aux populations de contribuer aux efforts de développement de leurs communautés en toute confiance.
Il est écœurant de constater ces scandales autour des mines dont des concessions dites clandestines sont protégées par les forces de l’ordre. Où va l’argent des pas-de-porte, des redevances minières et des amodiations ? », se demande Danny Singoma. Ce dernier regrette que chaque fois que des faibles citoyens s’organisent et veulent formaliser leurs activités économiques, ils sont l’objet des tracasseries et d’une fiscalité asphyxiante.
« Chaque province dispose de sa direction des recettes, parallèle à la direction générale des impôts censée procurer des moyens alternatifs aux provinces. Mais il est triste de constater que non seulement les populations souffrent des impositions mais ne gagne rien en retour en termes d’investissements sociaux », déplore-t-il.
L’homme exhorte les acteurs sociaux à accentuer la pression sur le pouvoir ‘pour que la rétrocession devienne automatique avant de se pose la question des savoir pourquoi la caisse de péréquation ne fonctionne pas malgré la nomination de ses animateurs. « La RDC ne manque pas des têtes bien faites et des gens aux meilleures capacités pour résoudre les problèmes sociaux mais la réalité est que chaque gestionnaire veut d’abord se servir seul au dépens du bien-être collectif », affirme-t-il.
RAM, une escroquerie qui ne dit pas son nom
La question de la taxe de RAM a été aussi abordée par le coordonnateur du cadre de concertation nationale de la société civile qui a salué l’initiative de la LICOSKI (la Ligue des Consommateurs du Sud-Kivu), qui a lancé une pétition contre cette taxe. « Il est temps que le peuple sache pourquoi on lui coupe tous ces frais.
Il y a des personnes qui ne peuvent pas charger plus de 1000francs congolais de crédits et cette fameuse RAM lui bouffe tout… c’est impitoyable. Nous devons comprendre combien gagne l’autorité de régulation de poste et télécommunications et quel est le retour en investissement et où va la différence. En plus, aucune quittance n’est délivré. Comment retracer les recettes engrangées? », a -t-il martelé.
S’agissant de l’avenir du Cadre de concertation, le Coordonnateur National de ce Cadre fédérateur de la société civile a reconnu qu’il y a des problèmes mais Danny Singoma reste optimiste quand à leurs résolutions. Il a fait allusion au problème du loyer du siège, de la prise en charge de fonctionnement mais surtout ce qui le préoccupe profondément c’est le fonctionnement des GTT(Groupes de travail thématiques).
Tournée d’inspection en provinces
Danny Singoma déplore aussi les conflits de leadership au niveau des provinces et l’exclusion de certaines plates-formes et organisations de la société civile par le mode de gestion de certains Coordonnateurs ou présidents provinciaux des cadres de concertation. C’est le cas au Sud -Kivu, au Sankuru, au Tanganyika, au Haut-Lomami et ailleurs. « Si avant, les textes du cadre de concertation étaient muets sur la relation entre le niveau national et des provinces, cette fois les choses sont claires », affirme-t-il. C’est pourquoi
Danny Singoma entame au courant de cette semaine une tournée dans certaines provinces du pays pour s’enquérir de la situation. Cette tournée commencera par Matadi, Chef-lieu de la province du Kongo central. Il se rendra en ensuite à Goma, au Nord-Kivu pour compatir avec la population de cette ville victime des méfaits et dégâts de l’éruption du volcan Nyiragongo.
Il sera également une occasion pour lui d’évaluer l’état de siège. Après cette étape, Singoma ira à Bukavu, Chef-lieu de la province du Sud -Kivu pour l’harmonie autour du cadre, ensuite il ira en Ituri, en solidarité aussi avec la société civile dans l’état de siège. Puis Danny Singoma se rendra aussi à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga et à Kokwezi, dans le Lualaba.