RDC: des nominations à caractère politique, une de principales causes de la faillite des entreprises publiques
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Par Par N.T.
La situation actuelle très peu reluisante des entreprises publiques en RDC a été un des dossiers traités lors de la 18ème Réunion du Conseil des ministres présidée, le vendredi 03 septembre dernier à Kinshasa, par le Premier ministre, Jean Michel Sama Lukonde Kyenge.
Sur base d’un rapport sur l’état des lieux des entreprises publiques réalisé avec l’appui du Copirep (Comité de pilotage pour la réforme des entreprises du portefeuille) et présenté par la ministre d’Etat au Portefeuille, le Gouvernement congolais a fait un diagnostic sans complaisance de ces entreprises qui sont, dans leur quasi-totalité, des canards boiteux.
Dans ce rapport adopté par le Conseil des ministres, il est écrit notamment: «De manière générale, les entreprises publiques sont presque toutes déficitaires, fortement endettées avec une prédominance de la dette sociale, et en cessation de paiement. Bref, elles sont en grande partie en faillite virtuelle».
Le personnel de ces entreprises est pléthorique par rapport au niveau d’activités, vieillissant et non efficient vu le taux de productivité avec un faible taux d’encadrement, indique encore le rapport. Il n’est un secret pour personne que les entreprises publiques en RDC ont toujours été considérées depuis des décennies comme un gâteau à partager entre les regroupements et les partis politiques lors des périodes de transition ou après des élections.
Ce fut le cas, par exemple, lors de la transition de 2003 à 2006, sur base de l’accord de Sun City (Afrique du Sud) qui a marqué la fin de la sanglante guerre de 1998 à 2002. Cette guerre a connu la participation d’au moins 6 Armées étrangères (Angola, Namibie, Zimbabwe et Tchad pour soutenir le gouvernement congolais et Rwanda et Ouganda pour appuyer la rébellion).
Les chefs de regroupements politiques et de partis se sont toujours partagés des postes au sein des entreprises publiques sans tenir compte de la spécificité technique de ces entreprises ni de la compétence et de la probité morale de ceux qui sont nommés. Les mandataires de l’Etat dans ces entreprises, qui sont en réalité les mandataires de leurs partis politiques, se mettent souvent à les saigner à blanc pour renflouer leurs poches et les poches de ceux qui les ont fait nommer.
Les différents mandataires qui se succèdent à la tête de ces canards boiteux opèrent des recrutements massifs des membres de leurs familles et de leurs regroupements ou partis politiques. Ce qui fait que de nombreuses entreprises se retrouvent avec des effectifs pléthoriques et non qualifiés, incapables de rendre ces entreprises publiques rentables.
Le Chef de l’Etat et le Gouvernement sont appelés à mettre fin à ce système de prédation dans les entreprises publiques, les entreprises paraétatiques, les établissements publics et les services publics. Il faudra nommer les hommes et les femmes qu’il faut à la place qu’il faut. Ces hommes compétents et ces femmes compétentes se trouvent au sein même de ces entreprises, de ces établissements et de ces services publics.