Rentrée parlementaire du 15 septembre: le fond politique menace la session budgétaire
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Par LM
Le 15 septembre 2021, les députés nationaux et sénateurs reprennent le chemin du Palais du peule, siège du Parlement, pour ouvrir la session ordinaire de septembre 2021. La particularité de cette session est qu’elle est exclusivement budgétaire. Car, il faudra doter la République démocratique du Congo d’un budget conséquent pour faire face à tous les impératifs d’ordre social, économique, politique…
Mais le paysage politique actuel présage un autre tableau qui sera peint lors de cette session ordinaire. Celle-ci risque d’être beaucoup plus politique que budgétaire. Les dossiers sur la désignation de nouveaux animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Loi dite Tshiani qui limite l’accès à une certaine catégorie de Congolais à quelques fonctions régaliennes, l’Etat de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, les poursuites judiciaires, voire la patrouille financière de l’Inspection Générale des Finances (IGF)… en dehors des contrôles parlementaires ou autres motions de défiance, pourront déplacer le débat budgétaire dans un ring exclusivement politique.
L’environnement politique actuel démontre des fissures au sein de l’Union sacrée de la Nation. Le camp Katumbi, par exemple, menace de quitter cette plateforme au cas où la proposition de loi sur le verrouillage aux fonctions régaliennes était inscrite à l’ordre du jour de cette session de septembre. Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, et Francis Kalombo, l’un des communicateurs d’Ensemble pour la République, l’ont clairement déclaré lors de leurs différentes sorties médiatiques quant à ce.
« Cette Loi est sélective, discriminatoire, conflictogène, raciste… », a soutenu Olivier Kamitatu qui estime qu’ « elle n’est qu’une proposition de Loi qu’on peut rejeter ». L’ancien président de l’Assemblée nationale a renchéri qu’ « en adhérant à l’Union sacrée de la Nation, l’objectif était de réunir les Congolais et regarder dans une seule direction, celle du développement. Il n’était pas question de diviser les Congolais. Raison pour laquelle nous avons été séduits et avons fait le déplacement de Kinshasa pour rencontrer Monsieur le Président de la République et cheminer ensemble ».
De son côté, le Président de la République a déjà déclaré, à propos de cette proposition de loi, que « ce sont des Congolais de père et de mère qui ont mis ce pays en difficulté ». Une manière de dire qu’il n’est ni de près, ni de loin, parrain de cette initiative. Malgré cela, on constate une certaine agitation dans le chef des « Demi-Dakar », aussi bien dans l’Union sacrée que dans d’autres plateformes politiques.
Donc, au cas où Katumbi quittait l’Union sacrée de la Nation, la Majorité parlementaire serait amputée de plus de 150 députés AMK et Ensemble. Une fracture susceptible de causer du tort à Félix Tshisekedi, initiateur et visionnaire de cette idéologie politique conçue après avoir défénestré le Front Commun pour le Congo, aujourd’hui vidé de sa substance ? Non ! Puisque, selon des statistiques, l’USN gardera toujours sa majorité dans les deux chambres.
Et concernant le dossier CENI, Lamuka, FCC et Katumbistes regardent dans la même direction. L’Union sacrée est seule contre tous. Néanmoins, si elle cède aux caprices de l’autre camp, il y a risque de ne pas respecter l’organisation des élections dans le délai. Surtout qu’il y aura blocage au cas où un consensus n’était toujours pas trouvé.
Les députés nationaux et sénateurs sont appelés à ne pas se détourner du principal objectif de cette session, car la République démocratique du Congo devra être dotée d’une Loi des finances pour l’exercice 2021 – 2022.