Désignation du Président de la CENI: le choix des six confessions religieuses en voie de l’emporter !
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Alors que l’Eglise catholique et l’ECC contestent le vote de Denis Kadima, certains PV de la désignation de ce dernier déposé hier à l’Assemblée Nationale qui doit se prononcer
Par Marcel T.
Les délégués des six confessions religieuses ayant porté leur choix sur Denis Kadima comme successeur de Cornelle Nangaa à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) se sont rendus, hier mercredi 28 juillet 2021, au Palais du Peuple, siège du Parlement de la RD Congo, pour déposer les procès verbaux de cette désignation, ainsi que les dossiers complets des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Cette délégation a été conduite auprès de Christophe Mboso, Président de la Chambre Basse du Parlement par le prophète Dodo Kamba, président des églises de réveil en RD Congo. Mais avant cela, l’abbé Donatien Nshole de la CENCO et un responsable de l’Eglise Protestante (Eglise du Christ au Congo) ont été reçus par le speaker de l’Assemblée Nationale. Rencontre au cours de laquelle ils auraient contesté de vive voix le choix porté sur Denis Kadima, étalant ainsi les divergences entre les deux tendances.
Ces divergences se seraient accentuées la veille, soit le 27 juillet dernier au Centre Interdiocesain, où six confessions religieuses ont annoncé avoir désigné leur délégué à ce poste combien convoité, en la personne de Denis Kadima. Cette candidature a été portée notamment par l’Eglise Kimbanguiste, au grand dam de l’Eglise catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).
Pas de conflit entre confessions religieuses!
« Nous sommes au dernier jour du calendrier qui nous a été dressé. Nous avons été obligés, par rapport à nos responsabilités, de finir le travail que nous avons commencé il y a plusieurs mois. On a désigné un candidat. Vous aurez les échos au niveau de l’Assemblée nationale. Nous allons amener les PV à l’Assemblée nationale », a déclaré le pasteur Dodo-Israël Kamba, président des églises du Réveil du Congo.
Et d’ajouter : « On est arrivé à un point où ça ne nous a pas permis de continuer à la CENCO. On a été obligé d’aller continuer le travail à la CIME. Il faut avouer qu’on n’est pas en conflit avec qui que ce soit, parce qu’on est un corps en tant que confessions religieuses. Nous reconnaissons le droit à chacune des confessions de prendre une position, de se retirer devant une position à prendre. Mais cela ne nous empêche pas de suivre ce que notre charte indique.
C’est sur base de ça que nous sommes partis. Ce qui nous a permis d’achever le travail ». La réunion devant aboutir à la désignation du président de la CENI a commencé mardi 27 juillet au Centre interdiocésain de Kinshasa (appartenant à la Conférence épiscopale nationale du Congo) de l’Eglise catholique.
Elle s’est poursuivie au siège de la Commission d’intégrité et médiation électorale (CIME). Selon la Charte des plateformes des confessions religieuses, à défaut du consensus entre les membres de l’assemblée plénière, le choix se fait par vote sur chaque candidat. Et comme la majorité a désigné Denis Kadima, ce ne serait donc pas une surprise si ce choix finissait par l’emporter. Le dernier mot à ce sujet revient désormais à l « Assemblée Nationale
Qui est Denis Kadima?
Denis Kadima Kazadi (âgé de 60 ans) a, à son actif, une éloquente expérience en matière électorale de 30 ans d’expérience professionnelle dont 23 dans le domaine électoral au niveau international et national. Il a géré des projets électoraux d’une valeur de plus de 500 millions USD et plus de 80 processus électoraux à travers l’Afrique.
Ancien directeur du référendum et élections de l’ONU au Soudan (juillet 2010 à mars 2011) et conseiller technique principal du PNUD en Tunisie (d’avril à juillet 2011), Denis Kadima a réussi à transformer l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), une organisation sous-régionale centrée sur l’Afrique australe, en une Organisation panafricaine et continentale respectée et influente.
Détenteur d’un master en sciences politiques et diplômé en administration des affaires de l’Université de Witwatersrand, il a plus de 20 ans d’expérience électorale, en plus de ses compétences avérées dans les domaines du leadership, de la planification stratégique, de la conception et la direction des programmes, la levée de fonds, la gestion axée sur les résultats, le réseautage, la gestion des ressources humaines et la gestion financière. Si la désignation de Kadima est entérinée par l’Assemblée nationale, il succèdera alors à Corneille Nangaa Yobeleu.
Conformément au calendrier, la journée de ce jeudi 29 juillet devrait être marquée par la mise en place d’une Commission paritaire Majorité-Opposition parlementaire chargée d’examiner les dossiers déposés par les composantes et dont les conclusions seront adoptées le 6 août par l’Assemblée plénière de la représentation nationale, avant d’adopter la résolution portant entérinement des 15 membres de la CENI.