Tracasseries policières Kinshasa: le moratoire d’une semaine accordé aux transporteurs jugé insuffisant
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Par GKM
Dans un document daté du 13 juillet 2021, l’ONDGH La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) salue l’implication des autorités congolaises en général et du ministre de l’Intérieur qui se sont investis pour trouver une solution au mouvement de grève des conducteurs à Kinshasa en accordant un moratoire d’une semaine de courtoisie routière, période pendant laquelle il est interdit aux policiers de tracasser les conducteurs de taxis-bus et motos-taxis.
Pour une solution durable, la VSV pense que ce moratoire d’une semaine de courtoisie routière ne suffit pas pour que tous les conducteurs se mettent en ordre avec tous les documents exigés. Pour cette organisation, un moratoire de deux semaines voire un mois de courtoisie routière est souhaitable.
L’ONGDH pense aussi la solution au problème de tracasseries policières à Kinshasa doit impérativement passer par l’amélioration conséquente des conditions socio-professionnelles de tous les policiers en général et des éléments de la PCR en particulier. L’Association suggère l’ouverture d’un dialogue urgent avec les responsables de structures regroupant les conducteurs de bus, taxis-bus et moto-taxis pour trouver des solutions durables pouvant permettre aux conducteurs d’exercer en toute quiétude leur travail.
L’Ongdh appelle aussi à des sanctions exemplaires contre les auteurs des tracasseries routières, afin de prévenir d’autres mouvements de grève susceptibles de porter atteinte aux droits et libertés fondamentaux des personnes. VSV se dit préoccupée par les tracasseries routières dont les conducteurs de taxis-bus et motos-taxis font l’objet de la part des éléments de la Police de Circulation Routière sur les artères de Kinshasa.
Ces tracasseries routières ont conduit le lundi 12 juillet 2021 à la paralysie de la ville de Kinshasa et à la violation du droit à la libre circulation des personnes suite à la grève des conducteurs sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa. Les conducteurs des engins roulants victimes de ces tracasseries de la part des hommes en uniforme fustigent le comportement de ces derniers qui souvent interceptent de façon intempestive les conducteurs de taxis, taxis-bus et motos-taxis, arrachant les plaques minéralogiques pour amener les victimes à monnayer la remise des plaques, clés de contact ou autres documents confisqués.
L’association déplore aussi le fait que pendant ces tracasseries, certains policiers munis de pinces, tenailles ou objets pointus se permettent de dégonfler ou trouer les pneus de véhicules en cas de résistance de conducteurs, portant ainsi atteinte au droit à la propriété privée des personnes.
Ces tracasseries impactent négativement sur les recettes produites par les conducteurs de bus, taxis-bus ou moto-taxis dont une part importante va dans les poches de ces agents au détriment du trésor publique et constituent de ce fait un manque à gagner pour les propriétaires des véhicules.
La grève des conducteurs de lundi dernier est intervenue le jour du démarrage des épreuves hors-sessions de l’examen d’Etat sur l’ensemble du territoire national. Des milliers d’élèves finalistes du secondaire ont dû parcourir de longues distances à pied pour atteindre les ventres où ils devaient passer ces épreuves. Les plus chanceux avaient recouru aux taxi-motos, avec les risques d’accidents, pour atteindre les centres de dissertation.