Ainsi en a décidé, hier mardi, le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle
après avoir auditionné l’ancien Premier Ministre
Par LKT

L’ancien Premier Ministre devenu sénateur, Augustin Matata Ponyo, a été auditionné, hier mardi 13 juillet 2021, par le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle sur l’affaire « Zaïrianisation » pour laquelle cette haute Cour avait sollicité et obtenu du Sénat la levée de ses immunités parlementaires, afin de lui permettre de présenter ses moyens de défense.

Aussitôt après son audition, l’ancien Premier Ministre a été placé en détention provisoire, sur décision du Procureur Général près la Cour Constitutionnelle. Le sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon a ainsi sa première nuit en résidence surveillée, en attendant l’ouverture du procès.

«L’homme de la stabilité macroéconomique» est poursuivi dans le cadre de «l’affaire Zaïrianisation», où plus 100 millions USD destinés à l’indemnisation des victimes de la zaïrianisation auraient été décaissés en 2013 sur instruction de Matata Ponyo, alors que celui-ci était le Chef du Gouvernement. Mais, l’Etat rd congolais ne retrouverait pas les traces du versement de ces fonds auxdites victimes. Le prévenu doit donc justifier devant la justice la destination de ces fonds.

Raison pour laquelle le Procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, a dernièrement déposé un réquisitoire auprès du Bureau du Sénat (la Chambre Haute du parlement , la Chambre haute étant en vacances parlementaires, pour entendre le sénateur Matata Ponyo. Le Sénat a ainsi autorisé, le 5 juillet dernier, la poursuite de l’ancien Premier ministre congolais pour les faits lui reprochés.

Pendant que Matata Ponyo se trouve en détention, ses avocats plaident devant le Conseil d’Etat pour l’annulation de la décision du Bureau du Sénat portant sur la levée de ses immunités. D’après ces conseils, le Bureau du Sénat, dirigé par le professeur Modeste Bahati Lukwebo, n’aurait pas donné à l’ancien Premier ministre le temps de se défendre devant ledit Bureau avant d’autoriser sa poursuite par le parquet général près la Cour constitutionnelle, alors qu’il est justiciable devant la Cour de Cassation.

Il faut relever que l’affaire de zaïrianisation est le deuxième dossier judiciaire auquel fait face l’ancien Premier ministre. La première poursuite concernait «l’affaire Bukanga-Lonzo», qui a coûté à l’Etat rd congolais plus de 280 millions USD. Pour le premier dossier, les sénateurs qui étaient en pleine session parlementaire, avaient refusé de livrer leur collègue à la justice.