Beni : un général autoproclamé aux arrêts!
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Par YHR
La Police nationale congolaise (PNC) a arrêté, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juillet, à Beni, dans la province du Nord-Kivu, le général autoproclamé Kambale Kabamba. Selon la radio onusienne Okapi, ce chef milicien appartient au groupe Maï-Maï Mouvement des combattants pour la libération du Congo (MCLC), un des groupes armés qui écument la région est de la République Démocratique du Congo.
De sources policières, son arrestation avec six de ses éléments a eu lieu dans la cellule Kyona du quartier Pakanza, dans la commune rurale d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, province du Nord-Kivu.
Les services de sécurité recherchaient cet homme depuis plusieurs mois pour son implication, avec ses troupes, dans l’insécurité vers Kyena et Samboko, à l’Ouest d’Oicha.
Selon la PNC, le général autoproclamé Kambale Kabamba sera transféré à la justice militaire pour y répondre de ses actes. Il pourrait connaitre le même sort que Ntabo Ntaberi Cheka, ancien chef du NDC\Rénové, condamné en 2020 par la cour opérationnelle militaire du Nord-Kivu.
Au moins 40 groupes armés opèrent au Nord-Kivu
Province en état de siège depuis deux mois, le Nord-Kivu compte pas moins de 40 groupes armés locaux, actifs dans les six territoires de cette entité administrative. Certains de ces groupes armés occupent de grandes régions, voire même deux à trois territoires, où ils exercent des nuisances sur la population.
A en croire la société civile et des organisations des droits humains, ces combattants armés commettent des exactions, érigeant des barrières illégales et percevant des taxes. Ces groupes armés se financeraient aussi par l’exploitation minière illégale et d’autres crimes.
Les groupes armés opérant dans le Masisi, en l’occurrence le NDC\R, de Guidon, semblent posséder plus d’armes par rapport que les autres. Situation remontant au passé de ce territoire, où des armes auraient été distribuées aux communautés pour leur autodéfense.
Selon certaines sources, plusieurs autres groupes armés locaux opèrent dans le territoire de Lubero. C’est notamment le cas du FPP\AP, de Kasereka Kabidon.
Dans le territoire de Rutshuru figurent le Nyatura, le CMC, de Domi, ainsi que d’autres formations politico-militaires. À Beni, on retrouve l’UPLC, le RNL, Congo Ebebi de Dragon, groupe Léopard de Kalondero, selon toujours nos sources. A Walikale les groupes dominants seraient le Kifuafua et le Nduma defense of Congo (NDC\RENOVE), de Guidon, tandis que dans le Masisi, l’on retrouve le NDC\Bwira, un mouvement dissident du NDC/Rénové, l’APCLS de Kalahiri et GAV groupe armé des volontaires. Tous ces groupes armés comptent quelques 10.150 hommes, selon le coordonnateur provincial du DDRC.
Quelques 10.150 hommes
D’après toujours nos sources, pour besoin d’efficacité sur le terrain, des alliances se forment et se défont entre ces groupes armés locaux, mais aussi avec les groupes armés étrangers de FDLR, selon les intérêts du moment. Leurs capacités de nuisance diffèrent d’un groupe à un autre, selon le milieu géographique.
L’activisme de ces groupes armés se traduit par des déplacements massifs des populations, et certains villages se vident fréquemment de leurs habitants. Cas du territoire de Masisi, où un certain nombre de villages ont été abandonnés suite aux affrontements « fratricides » récurrents entre des combattants ainsi qu’entre miliciens et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).