Première Gouverneure à l’Institut d’émission de la RDC: Malangu Kabedi Mbuyi pour renforcer l’autonomie de la BCC
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De nombreux témoignages favorables à l’endroit de cette ancienne du FMI
Par Lucien Kazadi T.
Malangu Kabedi Mbuyi vient d’être nommée, depuis le 5 juillet dernier, Gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC), par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avec notamment pour mission de renforcer l’autonomie de l’Institut d’émission de la RD Congo. Une nomination qui est conforme aux orientations du FMI (Fonds Monétaire International) en vue de bénéficier aussi d’un financement de 1,5 milliard de dollars américains de cette institution de Breton Wood.
Elle remplace à ce poste Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, désormais PCA (Président du Conseil d’Administration) de l’ARCA (Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances au Congo). Marie- France Malangu Kabedi, qui a été fonctionnaire internationale à ce même FMI, est la première femme à occuper la fonction de la Gouverneure de la BCC. Cela, après 15 hommes.
Outre la Gouverneure, le Président de la République a deux Vice-gouverneurs de cet Institut d’émission.
Il s’agit du sénateur Dieudonné Fikiri Alimasi et William Pambu Pambu, ce dernier a été jusque-là Dg ad intérim (Directeur général) de la RVA (Régie des Voies Aériennes). Sans oublier les sept administrateurs toujours nommés à la BCC, Thomas Batetele, Prince Leta Katumba, Alain Kahasha Ntumwa, Elongo Isemoli, Éliane Munkeni, Georges Tshilenge, Jean Nsele Ilema et André Wameso.
Une expertise au service de la BCC
Avec cette nomination à la tête de la BCC, c’est une nouvelle histoire pour cette institution publique d’importance stratégique dans la gestion de la politique monétaire. Malangu Kabedi Mbuyi draine derrière elle une expérience de plus de 32 ans au FMI. Un bon casting. Beaucoup sont ceux affirment que le Chef de l’Etat vient de trouver « la femme qu’il faut à la place qu’il faut ». Elle devra donc impulser un nouveau vent à la politique monétaire de la RD Congo, confrontée pour le moment à plusieurs défis notamment économiques.
Parcours d’une femme exceptionnelle
Née le 1er février 1958 à Kananga, actuelle province du Kasaï-Central, cette mère de deux enfants a fait ses études supérieures à l’Université Libre de Bruxelles, où elle a obtenu une licence en économie et une maîtrise en économie. Dans sa carrière professionnelle, Malangu Kabedi Mbuyi a travaillé, pendant une année, comme économiste au Centre d’Economie Appliquée (DULBEA) de l’Université Libre de Bruxelles, deux ans au Département des Etudes de la Banque Centrale du Congo (à l’époque appelée Banque du Zaïre), et a fait essentiellement de sa carrière d’économiste au sein du Fonds Monétaire International (FMI).
Au niveau du FMI, elle a été économiste dans cinq pays successifs, où elle a assumé le rôle d’enseignante à l’Institut de formation du FMI, conseillère principale auprès de l’Administrateur en charge des pays africains francophones au Conseil d’Administration du FMI. Elle va devenir le Représentante résidente du FMI au Bénin et au Cameroun, respectivement en qualité d’assistant au Directeur du Département Afrique, Chef de Division adjoint et Chef de mission pour cinq pays avant d’occuper les fonctions de Directrice du Centre Régional d’Assistance Technique du FMI pour l’Afrique de l’Ouest.
Témoignages notamment des experts du secteur!
Beaucoup sont des experts du secteur qui ont témoigné et félicité la nouvelle Gouverneure de la BBC. Parmi lesquels, il y a Michel Nsomue, directeur de cabinet de l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala, qui a témoigné, « je n’oublierai jamais que c’est elle qui, comme une mère et une sœur, pour accompagner mes premiers pas, me céda son bureau lors de mon recrutement à la BCC, département des Etudes, au moment où elle devait quitter la BCC pour le FMI où elle venait, à son tour, d’être recrutée ».
Le professeur Freddy Matungulu a, pour sa part, félicité et souhaité plein succès à son ancienne collègue au FMI. Il faut dire que la nomination d’un Gouverneur à la tête de la BCC constituait la dernière condition posée par la FMI afin d’autoriser la signature d’un « Programme triennal » assorti d’un décaissement du montant de 1.500 milliards USD en favuer de la RD Congo.