Retour en RDC des reliques de Patrice Emery Lumumba: Des réparations et excuses publiques de la Belgique avant tout !
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Pour la panafricaniste rd-congolaise Berthe Walo et bien d’autres personnalités et organisations, les autorités belges tentent de se dédouaner de toute responsabilité dans la mort du Héros national !
Par Lucien Kazadi T.
La République Démocratique du Congo se prépare à accueillir, 60 ans après, les restes du corps de Patrice Emery Lumumba, en provenance du Royaume de Belgique, pays pointé du doigt parmi les responsables de la mort du Héros de l’indépendance rd congolaise.
Un retour au pays des reliques de ce » grand personnage » de l’histoire de la RD Congo et certains pays africains, qui divise de nombreuses personnalités tant congolaises qu’étrangères, indignées de la façon dont les autorités belges s’apprêtent à transférer, presqu’en catimini, de Bruxelles à Kinshasa, les reliques de Lumumba.
Ils montent au créneau!
C’est le cas du Parti Communiste de Belgique qui parle d’un second assassinat du Héros national, et du groupe de personnalités rd congolaises ainsi qu’étrangères, parmi lesquelles Berthe Walo, universitaire et militante panafricaniste, Jean Ziegler, sociologue et vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies, et autres éminents professeurs congolais comme Jean-Marie Mutamba Makombo, professeur émérite à l’Université de Kinshasa, Elikia M’Bokolo, historien, professeur à l’Université de Kinshasa, membre du comité d’experts auprès de la commission spéciale » colonisation » à la Chambre des représentants, Georges Ngonzola-Ntalaja, professeur à l’Université de Caroline du Nord.
Ainsi, ces personnalités font appel à une remise publique et officielle. Digne fille du pays, la panafricaniste Berthe Walo est revenue sur ce que son groupe de personnalités nationales et étrangères a soutenu. » Nous appelons donc les autorités belges à une remise publique et officielle des restes du corps de Lumumba, le 20 juin, à la famille et aux autorités rd-congolaises.
Lors de cette remise, nous les appelons à reconnaître, sans équivoque, officiellement et en toute transparence, la responsabilité politique de l’État dans l’assassinat de l’ancien Premier Ministre congolais et son attitude inacceptable dans les six décennies qui ont suivi. Et enfin, réitérer à cette occasion ses excuses à la famille et au peuple congolais en tirant les conséquences matérielles et politiques évidentes.
Si d’aventure le gouvernement belge manquait à nouveau de courage politique à cette occasion, Patrice Lumumba hantera certainement encore longtemps les mémoires belges et congolaises qui ne demandent pourtant qu’à s’apaiser pour de bon sur ce crime odieux et ses rebondissements honteux. Pour les nombreux héritiers et héritières politiques et idéologiques de toutes les origines présentes au sein de la jeunesse belge, congolaise et africaine, ce serait un terrible signal négatif après la lettre du roi Philippe le 30 juin dernier « .
Indignation du PCB
Rappelons que le Parti Communiste de Belgique (PCB) a relevé, à travers son Comité central, qu’il a appris avec indignation que les autorités belges s’apprêtent à transférer en catimini les restes funéraires de Patrice Emery Lumumba, premier chef du gouvernement du Congo indépendant et personnage emblématique de la lutte pour la décolonisation.
Le PCB se réserve de ces restes de Lumumba, en occurrence une dent, car, pour certains membres du Comité central de ce parti politique belge, rien ne garantit qu’elle provienne bel et bien de Lumumba, puisqu’aucune analyse ADN n’a été réalisée pour ces restes qui devraient être restitués par un fonctionnaire du ministère de la Justice à un » cercle restreint » le 20 juin et rapatriés deux jours plus tard en RD Congo.
A en croire toujours les informations du PCB, aucune cérémonie officielle n’est prévue, du moins en Belgique, tandis que de sérieux doutes circulent sur les réelles intentions du pouvoir de Kinshasa d’assurer au héros et martyr de l’indépendance et du panafricanisme l’inhumation solennelle qui lui revient.
La Belgique veut se dédouaner !
Selon d’autres sources du côté de l’Europe, les autorités belges essaient tout simplement de se dédouaner de toute responsabilité dans la mise à mort de Patrice Lumumba et de ses compagnons en janvier 1961. On a même rappelé qu’un procès pour crime de guerre est en cours depuis 2011 à l’encontre des complices belges de l’assassinat de Lumumba : deux de ces complices sont encore en vie, parmi lesquels le vicomte Etienne Davignon, à l’époque représentant du ministre belge des Affaires étrangères à Léopoldville.
La plainte contre ces complices a été jugée recevable, mais qu’aucune prescription n’ait été invoquée. Pour l’heure, l’enquête semble être totalement embourbée. Cela donne l’intention que la justice attend vraisemblablement le décès des deux derniers accusés pour classer définitivement l’affaire.
On parle, en outre, de la persistance d’une volonté manifeste de négation, non seulement du rôle de l’État belge dans l’assassinat de Lumumba, mais surtout de sa responsabilité pour le chaos dans lequel le royaume de Belgique avait volontairement fait plonger, à cette époque, la RD-Congo.
Un chaos dont le peuple congolais paie jusqu’aujourd’hui le plus grand prix. Ainsi, le PCB s’associe pour le moment à l’appel de 18 personnalités qui réclament que » le rapatriement des restes de Lumumba soit précédé d’une cérémonie officielle et publique au cours de laquelle la responsabilité politique de l’Etat belge dans cet assassinat sera clairement reconnue, et assortie d’une demande d’excuses aux descendants de Lumumba et au peuple congolais « .
Si jamais la Belgique ne procédait pas à la réparation et aux excuses publiques, le PCB, en liaison donc avec la diaspora congolaise de Belgique et d’autres organisations progressistes, examinera la possibilité de contribuer à l’organisation d’une cérémonie d’hommage à une des figures majeures de la lutte anticoloniale, dont le rayonnement continue à inspirer les forces de libération à travers le monde.