Réforme électorale en RDC:l’Asadho dans la campagne contre la politisation de la Ceni
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Par GKM
L’Association Africaine des droits de l’homme (Asadho), par l’entremise de son président national Maître Jean Claude Katende, entame une campagne de sensibilisation et de mobilisation de l’opinion contre la politisation de la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI).
L’Asadho rappelle, qu’à l’époque où le Président Joseph Kabila était au pouvoir, une des préoccupations des partis politiques de l’opposition politique et de la société civile, au sujet des élections, était d’avoir une centrale électorale dépolitisée et confiée à des personnalités non impliquées dans la compétition électorale.
Pour Maître Katende, les conséquences d’avoir une centrale électorale contrôlée par les forces politiques en présence a fait que le pays a connu, en 2018, un processus électoral qui était un «véritable banditisme électoral». Il soutient que certaines personnes qui ont été déclarées élues à l’issue de ces dernières élections ne peuvent même pas en être fières.
«Les vrais démocrates ne peuvent pas être fiers des élections de 2018», tance Katende qui estime que l’avènement du Président Félix Tshisekedi, un des leaders de l’ancienne apposition à la tête du pays et le récent contrôle de l’Assemblée nationale par les forces politiques qui lui sont acquises continuent à susciter beaucoup d’espoirs pour que le pays avance sur le plan de modernisation, en opérant des réformes légales et institutionnelles courageuses et durables. Une de ces réformes est justement la dépolitisation de la CENI, martèle-t-il.
Mais le rapport de la Commission PAJ (Politique, Administrative et Juridique) de l’Assemblée nationale, conduite par le professeur André Mbata, qui a travaillé sur la proposition de loi organique de la CENI élaborée par lé député national Christophe Lutundula, devenu Vice-premier ministre, énerve surtout qu’elle ne s’est pas éloignée de la politisation de cette structure chargée de l’organisation dans le pays, se plaint ce défenseur des droits de l’homme.
Pour lui, la Commission PAJ a encore consacré le contrôle de la CENI par les forces politiques en présence.
«On ne peut pas garder les mêmes options et espérer avoir des résultats différents. Les politiciens congolais étant plus motivés par la conquête et la conservation du pouvoir, je ne vois pas quel politicien pourrait organiser une élection pour que le meilleur la gagne. Je n’ai pas de doute qu’avec une CENI où la majorité des membres est composée des politiciens que les élections de 2023 soient différentes de celles de 2018», a soutenu le président de l’Asadho.
«La politisation de la CENI sous le Président Joseph Kabila était compréhensible, l’homme était dictateur, mais sous le Président Félix Tshisekedi, c’est vraiment inacceptable, vu qu’il est l’émanation d’un parti politique qui a lutté pendant longtemps pour la démocratie et la dépolitisation de la CENI», regrette le président national de l’Asadho. Et de s’interroger, «qu’est ce qui importe, c’est de conserver le pouvoir à tout prix ou de mettre en place un système électoral juste, équitable et durable, qui réduirait les aventures des élections passées».
Statu quo demeure!
Maître Jean-Claude Katende pense qu’après les trois derniers cycles électoraux chaotiques au pays, il est important de confier la centrale électorale aux acteurs congolais apolitiques et indépendants recrutés sur base d’un concours transparent et juste.
«Je crois que le Président Félix Tshisekediet ses proches de l’Union Sacrée de la Nation peuvent donner une perspective durable à la CENI en la dépolitisant.
S’ils continuent sur la même ligne tracée par le régime Kabila, les conséquences sont déjà connues. Si, nous, citoyens, ne faisons rien pour que la politisation de la CENI ne soit arrêtée, en 2023, nous ne devrions pas nous plaindre. Nous aurons la même situation que nous avons déplorée en 2018. Une personne avertie… », alerte l’avocat défenseur des droits de l’homme.