A l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique:Félix Tshisekedi recommande des challenges renouvelés pour stimuler le développement du continent
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Par Tantia Sakata
« En ce jour où nous célébrons la création, il y a 58 ans, de notre organisation continentale, l’Organisation de l’Unité Africaine devenue l’Union Africaine, nous ressentons, en tant qu’Africains, une fierté légitime et une profonde admiration pour les Pères fondateurs qui, avec détermination et lucidité, ont donné corps à cette architecture continentale, symbole d’une Afrique unie et forte », a déclaré le Président en exercice de l’Union Africaine et Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Déclaration faite le 25 mai 2021 lors de la Journée mondiale de l’Afrique.
A cette occasion, il a salué cette vision panafricaniste ayant conduit le 25 mai 1963, à Addis-Abeba, à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Celle-ci était destinée à rassembler les peuples africains pour faire face, ensemble, aux défis qui les attendaient au lendemain de la décolonisation, a rappelé Félix Tshisekedi.
Selon lui, la filiation de l’UA au panafricanisme réside fondamentalement dans l’objectif d’autodétermination des peuples africains. Au regard d’innombrables défis, il est d’avis que cette vision doit véritablement assurer la pleine participation des peuples africains au développement et à l’intégration économique du continent. « En effet, forts de leur potentiel humain et de leurs ressources naturelles, nos Etats doivent mutualiser leurs efforts pour relever les défis majeurs qui engagent le sort de nos peuples, à savoir :
l’éducation, la sécurité alimentaire, la santé, l’emploi, les droits humains, l’alternance démocratique, l’environnement, la valorisation de notre culture et la préservation de notre patrimoine, la promotion de la recherche scientifique et de l’innovation technologique comme fer de lance du développement », a recommandé le Président en exercice de l’UA.
Pour stimuler le développement du continent, le Président Tshisekedi a indiqué que la gouvernance des Etats africains devrait résolument s’inscrire dans des challenges renouvelés. Il a ainsi évoqué la répartition équitable des richesses nationales, la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, l’évasion des capitaux, l’arrêt du pillage des ressources naturelles, la relance des économies africaines post-Covid, la fabrication locale des vaccins et autres produits médicaux.
Face à tous ces défis, a-t-il poursuivi, l’UA s’est dotée d’un instrument stratégique et prospectif fondamental et incontournable, à savoir l' » Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons « . Cet Agenda 2063, un outil d’impulsion, constitue un serment collectif où tous les peuples d’Afrique s’engagent pour une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».
Un outil concernant les peuples d’Afrique et de la diaspora, unis dans la diversité, jeunes et vieux, hommes et femmes, filles et garçons, de toutes les couches de la société… Lors de son allocution, le Président Tshisekedi a dit rêver d’une Afrique où les armes se taisent, où les femmes et les enfants cessent d’être les premières victimes des violences.
En ce qui concerne des menaces et actions terroristes, l’Afrique doit mutualiser ses ressources et passer à l’opérationnalisation de la Force Africaine en Attente, a-t-il proposé. Et d’ajouter: « nous voulons une Afrique qui investisse d’abord et surtout dans le capital humain constitué majoritairement de jeunes.
Une Afrique qui donne et redonne espoir à sa jeunesse par une éducation performante et de qualité, accessible au plus grand nombre, garçons et filles à égalité. Nous voulons enfin une Afrique capable de saisir les opportunités qui se présentent à lui sur la scène internationale grâce à la mise en œuvre de la réforme institutionnelle de l’Union qui se poursuit à un rythme soutenu ».
Retisser les liens culturels
Le président en exercice de l’UA a également soulevé le fait de repenser et de retisser les liens culturels et ombilicaux brisés du fait de la tragédie de l’histoire, avec nos frères et sœurs aujourd’hui disséminés sur les terres insulaires des Caraïbes et des Amériques.
« Ensemble, faisons de la culture le creuset de transformation, de rénovation et de modernisation de notre savoir-vivre et de l’accueil de tous les enfants du continent où qu’ils soient, dans la fidélité à notre Histoire commune et à nos solides traditions millénaires, dans ce qu’elles comptent de plus déterminant en termes de résilience et de capacités d’adaptation aux défis du temps présent et du futur qui déjà nous guette », a-t-il dit.
Par la même occasion, le Président Tshisekedi a promis, dans les tout prochains jours, l’inauguration de la PLACE DE L’AFRIQUE située au cœur de Kinshasa, capitale de la RDC. Il s’agit d’une démarche mémorielle dans un esprit de rassemblement, afin de renouveler, dans un geste symbolique, l’attachement à l’unité et à la grandeur de l’Afrique.
« Je souhaite qu’elle devienne le symbole de notre solidarité active avec tous les frères et sœurs du continent, le signe de notre foi inébranlable en une renaissance perpétuelle de l’Afrique, mais aussi un nouvel engagement pour une remobilisation de la vocation panafricaine du Congo », a dit Félix Tshisekedi.
En plus de la Cité de l’Union Africaine, de l’Avenue de l’Union Africaine, voici maintenant la PLACE DE L’AFRIQUE, pour « nous rappeler la vocation première de notre pays, celle d’être le fer-de-lance du décollage décisif de l’ensemble de l’Afrique, cette véritable « gâchette du Revolver Afrique » évoqué par Frantz Fanon », a-t-il conclu.