Éruption du volcan Nyiragongo : 32 morts, le bilan revu à la hausse
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Beaucoup de décès dus au chaos lié à la fuite des populations
Par YHR
Le bilan des morts à la suite de l’éruption du Volcan Nyiragongo, à l’Est de la RD Congo, s’est alourdit. Le coordonnateur de la protection civile du Nord-Kivu, Joseph Makundi, a indiqué hier mardi au site politico.cd que » de l’évacuation jusqu’à maintenant, on est à 32 décès « . Il fait savoir que parmi ces 32 morts, il y en a qui ont été calcinés par la lave, d’autres asphyxiés. À cela s’ajoutent les morts par accident de circulation et des prisonniers qui tentaient de s’évader.
Plusieurs villages affectés
» On a eu sept personnes calcinées par la lave, trois personnes qui ont été asphyxiées en voulant traverser la lave qui a coupé la route. Mais elles se sont enfoncées et sont arrivées à une zone où la fumée était très importante, elles ont été asphyxiées. Nous avons eu également deux personnes asphyxiées par le gaz Mazuku, quatorze personnes qui ont perdu leur vie dans un accident de circulation du camion Fuso qui voulait amener les gens vers l’axe Minova, quatre décès à la prison centrale de Munzenze et également deux fœtus de la femme qui a avorté « , a détaillé l’homme, avant d’appeler la population à la vigilance pendant cette période où les risques sont toujours présents.
Plusieurs villages ont été affectés suite à l’éruption du volcan Nyiragongo. La coulée de la lave a provoqué la montée du niveau du lac Kivu. » Il est à craindre que de nombreuses personnes soient sans abri « , a déclaré, lundi, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui mène avec ses partenaires une mission pour évaluer les besoins humanitaires dans les zones touchées.
Les équipes du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) sont mobilisées pour réunir les enfants séparés de leurs familles alors qu’ils fuyaient l’éruption du volcan Nyiragongo, plus de 150 enfants avaient t été séparés de leurs parents dans le chaos au moment de quitter Goma et au moins 170 autres sont toujours portés disparus.
La MONUSCO apporte une aide humanitaire d’urgence aux sinistrés
Faisant suite à l’éruption volcanique brusque du Mont Nyiragongo, dans la partie Est de la RDC, précisément dans la province du Nord-Kivu, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), s’est mobilisée « pour venir en aide aux personnes touchées » par cette catastrophe naturelle, apprend-t-on de Radio Okapi .
Le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, s’est dit attristé, le lundi 24 mai, par les pertes en vies humaines et les dégâts causés par l’éruption le samedi 22 mai du mont Nyiragongo. Lundi, le Directeur de l’Observatoire volcanique de Goma, Kasekera Mahinda, expliquait dans une vidéo publiée par la Mission onusienne que les coulées de lave avaient cessé, mais que les tremblements de terre continuent.
L’Observatoire Volcanologique de Goma pointé du doigt
Au lendemain de la catastrophe naturelle, l’heure est aux questions. Notamment celle de savoir pourquoi l’Observatoire volcanologique de Goma(OVG), chargé de surveiller et d’alerter au moindre problème, n’a pas été en mesure de remplir son rôle.
Le député national élu dans le Sud-Kivu, Jean-Baptiste Kasekwa, avait déjà sonné l’alerte lorsqu’un projet de la Banque Mondiale, qui finançait l’OVG, avait fermé ses portes en août dernier. Ce parlementaire député, élu dans le Sud-Kivu, se trouvait en vacances à Goma en août dernier lorsqu’il est alerté par des agents de l’OVG arrêtés pour avoir réclamés des salaires qu’ils ne perçoivent pas depuis des mois.
» Les listings (des salariés) indiquent que l’on a 351 agents, mais sur le terrain il y en a seulement une cinquantaine qui travaillent, tous les autres sont des agents fictifs « , s’est récemment indigné le parlementaire sur Radio France Internationale indigne. » Il n’y avait plus de carburant pour amener les chercheurs sur la montagne de Nyiragongo, il n’y avait plus de budget pour internet, il manquait de tout ! L’OVG était pratiquement en cessation de fonctionnement. » a insisté l’élu.
Selon l’Observatoire de la dépense publique, le budget alloué à l’OVG sur les deux dernières années était d’environ 1,2 million de dollars américains, sur papier. Mais aucun argent n’a été débloqué pour son fonctionnement, faute de feuille de fonctionnement, a expliqué le ministre en charge de la recherche scientifique, José Mpanda. L’homme a aussi reconnu l’existence d’agents fictifs à l’OVG. Une délégation gouvernementale est à Goma pour remettre de l’ordre dans la maison.
Célestin Kasereka Mahinda, a indiqué que des équipes sont déployées sur le terrain pour survoler et surveiller la zone dangereuse. Le scientifique a reconnu que l’OVG connaissait des problèmes financiers et espère que tout ira mieux après avoir été rassuré par la mission gouvernementale qui est sur place à Goma.
» Ils sont regroupés soit en familles dans la cour ou en petits nombres sur les routes, ces habitants des différents quartiers qui pour la plupart, ont quitté leurs maisons construites en matériaux durables, surtout celles qui ont des étages, et disent avoir peur des mouvements sismiques intempestifs ressentis dans la ville. «
La région autour de Goma connue pour son activité volcanique
Le volcan Nyiragongo culmine à 3.470 mètres d’altitude. Sa précédente éruption remonte à janvier 2002. À cette époque, la moitié de la ville avait été recouverte de lave et une centaine de personnes avaient perdu la vie. L’une des deux coulées de lave avait fini dans le lac Kivu. La région autour de Goma est connue pour son activité volcanique.
Dans la vallée du Grand Rift, où se trouvent les célèbres Grands Lacs, on trouve cinq autres volcans. L’éruption la plus meurtrière du Nyiragongo a eu lieu en 1977. Il y avait alors eu plus de 600 morts.