Sommet sur le financement des économies africaines: Félix Tshisekedi à Paris pour un grand plaidoyer
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Par YHR
Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, prend part au Sommet qui s’ouvre officiellement ce mardi 18 mai à Paris, et consacré au financement des économies africaines. En sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, le chef de l’Etat congolais est allé dans la capitale française avec la mission de porter haut et fort la voix du continent, pour plus de justice dans le monde post-Covid.
C’est d’ailleurs ce qui est ressorti de la rencontre ayant eu lieu le samedi 16 mai dernier à Kinshasa, entre le numéro un rd congolais, président en exercice de l’Union Africaine (UA) et son homologue du Congo/Brazzaville, Denis Sassou Ngesso, président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEAC). Il s’agit de réactiver l’axe Kinshasa-Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochée du monde.
Axe Kinshasa-Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochées du monde
Avant cette rencontre, Denis Sassou-Nguesso et Félix Tshisekedi s’étaient retrouvés il y a pratiquement un mois à Brazzaville. C’était lors de l’investiture de Denis Sassou-Nguesso pour son nouveau mandat.
A Paris où il séjourne déjà, Félix Tshisekedi doit en principe échanger avec la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) Kristalina Georgieva. Dans sa délégation, le chef de l’Etat est notamment accompagné du ministre des Finances, Nicolas Kazadi ; de celui du Budget, Aimé Boji, et celui du Numérique, Eberande Kolongele.
Bien avant cette visite, le président Rd congolais avait été reçu par son homologue français, Emmanuel Macron, en avril dernier pour les préparatifs de ce Sommet. Le passage du président Félix Tshisekedi au siège du FMI à Washington, en avril 2019, avait par ailleurs réchauffé les relations de la RDC avec cette institution de Bretton Woods.
L’institution de Bretton Woods a posé trois préalables majeurs pour la conclusion d’un accord triennal formel avec la RD Congo. Il s’agit notamment de l’élaboration d’un projet de budget 2021 réaliste ; la restructuration de la Banque centrale du Congo (par la nomination des commissaires aux comptes et le renouvellement de son Conseil d’administration) ; la transparence dans le secteur minier (publication du rapport ITIE et publication de tous les contrats miniers conclus, notamment ceux de la MIBA et de SOKIMO).
Réagir au choc économique causé par la crise sanitaire
Du 17 et 18 mai, une quinzaine de dirigeants africains vont devoir discuter avec des hauts responsables européens et représentants d’organisations internationales qui y sont également conviés. Il s’agit pour les participants de réagir au » choc économique » occasionné par un an de crise sanitaire, provoquant la première récession du continent africain en 25 ans.
» New Deal » souhaité par le président français et organisateur du Sommet, Emmanuel Macron, rappelant la politique du président américain Franklin D. Roosevelt pour contrer les effets de la crise de 1929 ; annulation partielle de la dette ; injections massives de liquidités : quelle stratégie économique pour l’Afrique d’après-crise?
Sur le plan sanitaire, l’Afrique a jusqu’ici été relativement épargnée par la pandémie de Covid-19, engendrant officiellement quelque 130 000 morts au total, sans commune mesure avec les bilans funestes parmi les populations américaines (Etats-Unis : 584 000 morts, Brésil : 430 000 morts), européennes (France : 107 000 morts et Royaume-Uni : 127 000 morts) et maintenant asiatiques (Inde : 262 000 morts), soit un total mondial de quelques 3,3 millions de morts.
Sur le plan économique, le continent noir subit de plein fouet le ralentissement commercial et financier mondial. D’autant plus qu’à la différence de l’Europe ou des Etats-Unis, l’Afrique n’a pas bénéficié de plans de relance chiffrés à plusieurs centaines voire milliers de milliards de dollars de la part de banques centrales.