Les quarante ans de la mort de Bob Marley: Le chanteur a popularisé la musique reggae et le message du mouvement rasta
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Par Yves Mitondo
Il y a quarante ans quasiment jour pour mourrait à Miami, aux États-Unis, le chanteur Bob Marley. Cet artiste-musicien jamaïcain avait acquis une gloire mondiale grâce au style musical reggae, qu’il a contribué à populariser. Tout au long de sa carrière, l’homme a vendu plus de 200 millions de disques à travers le monde. Il a aussi fait connaitre le mouvement rastafari, un courant philosophico-politico-religieux, caractérisé par un afro centrisme teinté de pacifisme.
Des débuts en 1962
Robert Nesta Marley dit » Bob Marley « , né le 6 février 1945 à Nine Miles , en Jamaïque. Le jeune homme commence sa carrière musicale en 1962. En 1963, Marley forme avec Neville O’Reilly Livingston (plus tard Bunny Wailer) et Wynston Hubert McIntosh (plus tard Peter Tosh) un trio vocal sur le modèle des groupes vocaux américains comme les Impressions. Le trio est tout d’abord appelé les Wailing Wailers, avant de finir par s’appeler The Wailers.
C’est avec Simmer Down , en 1964 que The Wailers rencontreront leur premier vrai succès local en Jamaïque, appel à la cessation des luttes entre les ghettos et l’union contre la pauvreté. Beaucoup d’autres suivront jusqu’à 1968. Entre-temps, Bob Marley est devenu rasta à partir de 1966, sous l’influence de personnages importants (comme Mortimo Planno) du mouvement rastafari, alors en plein essor en Jamaïque.
En 1974, Marley sort l’album » Natty Dread » qui marquera le début du succès mondial de, notamment sous l’impulsion de la reprise de son titre » I Shot the Sheriff » par le chanteur et guitariste britannique Eric Clapton. Suit en 1976 l’album » Rastaman Vibration » qui fait définitivement de Marley une star mondiale et le plus grand porte-parole du reggae.
Quelques mois après la sortie de cet album, Bob Marley survit en décembre 1976 à une tentative d’assassinat chez lui, à Kingston, en Jamaïque durant la campagne électorale, qui le pousse à s’installer à Londres. Il relate cet épisode dans la chanson » Ambush in the Night » sur l’album » Survival « . C’est durant cet exil qui durera jusqu’à mi-1978 et le One Love Peace Concert à Kingston, que sort en 1977 l’album » Exodus « ; opus considéré par Time Magazine comme le meilleur album du XXe siècle.
Une banale blessure au pied
En mai 1977, au cours d’un match de football avec des journalistes à Paris, Bob Marley se blesse au pied droit et on lui diagnostique un mélanome au gros orteil. Il est opéré en juillet 1977 et se croit tiré d’affaire. Il poursuit sa carrière de star internationale, remplissant des stades en multipliant les tournées. Mais le dimanche 21 septembre 1980, juste après les deux concerts historiques donnés au Madison Squarre Garden de New York, les 19 et 20, Bob Marley s’effondre au cours d’un footing dans Central Park.
Bob passe un examen aux rayons X où l’on découvre cinq métastases de son mélanome (cancer de la peau), trois au cerveau, une aux poumons et une à l’estomac : son cancer s’est généralisé. Les médecins du Kettering Sloan, centre de traitement du cancer à New York mondialement reconnu, lui donnent un mois à vivre, s’étonnant même que Bob soit encore vivant avec un tel développement de cancer généralisé. Bob Marley insiste malgré tout pour donner un dernier concert à Pittsburgh, le 23 septembre 1980 avant que la tournée » Uprising Tour » soit définitivement annulée.
Bob Marley subit alors des séances de radiothérapie et de chimiothérapie qui lui font perdre ses dreadlocks au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York. Quelques jours plus tard, le malade Marley part pour la Ringberg Klinik du Dr Josef Issels, un spécialiste allemand en médecine holistique, à Rottach-Egern en Bavière, où il suit un traitement anticancéreux controversé (transfusions sanguines, séances d’hyperthermie et des injections de THX, un agent anticancérigène).
Le docteur Issels, prend en charge les cancéreux en phase terminale considérés comme perdus par la médecine traditionnelle. Ce traitement prolonge la vie de Bob Marley pendant quelques mois, au prix de dures souffrances, qu’il endure avec beaucoup de courage.
C’est à Rottach-Egern qu’un Bob Marley extrêmement affaibli, pesant moins de 50 kilos fête le 6 février 1981ses 36 ans, entouré de sa mère, Cedella Booker, de Rita Marley, son épouse, de ses musiciens et quelques autres Jamaïcains. Début mai 1981, le Dr Issels déclarant ne plus pouvoir rien faire pour sauver Bob Marley, celui-ci est rapatrié en avion vers la Jamaïque pour y finir ses jours et y être inhumé.
Au cours d’une escale à Miami où il souhaite voir sa mère, Bob est finalement placé en soins intensifs le 9 mai 1981 à l’hôpital Cedars of Lebanon de Miami et, trop faible pour faire le voyage en avion jusqu’à Kingston et sa Jamaïque natale, meurt à l’âge de 36 ans le 11 mai 1981 vers 11h45. Après des funérailles nationales à Kingston, Bob Marley est enterré le 21 mai dans un mausolée construit à la hâte, à Rhoden Hall, près de Nine Miles, dans la paroisse de Saint Ann, où il est né. Bob marley a laissé onze enfants de sept femmes différentes et 25 se réclamant de sa filiation.
Le rasta jamaïcain et l’étudiante gabonaise
Parmi les personnes ayant pleuré Marley, Pascaline Bongo, fille d’Omar, qui a eu une longue romance avec le chanteur. La Gabonaise avait rencontré le Jamaïcain quand elle était une étudiante de 23 ans aux États-Unis. Le chanteur lui avait dit » Tu es vilaine. » faisant allusion aux cheveux défrisés de la jeune fille.
S’en suivra une longue passion, qui les mènera aux quatre coins du monde. Il semble que c’est sur l’instigation de la jeune femme que le reggaeman donnera ses deux seuls concerts en Afrique, au Gabon et au Zimbabwe. Et le premier enfant que Pascaline a eu de son mariage avec Jean Ping, une fille, est prénommée Nesta.