Charlène Yangazo milite pour la réintégration sociale des ex prisonnières
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Par Tantia Sakata
Coordinatrice de l’Association sans but lucratif Outre Neuve, Charlène Yangazo est aussi avocate au barreau de Kinshasa/Matete et Conseil à la Cour pénale internationale. Elle est dévouée à la cause des femmes prisonnières qu’elle considère comme un apostolat. En tant qu’avocate qui fréquente les milieux pénitentiaires et connaît la situation que vivent les femmes détenues, Me Charlène Yangazo a, à travers son Ong, voulu les apporter assistance.
« Quand je vois la situation dans laquelle vit la femme prisonnière, ça me révolte. Je me suis dis pourquoi ne pas créer une structure qui puisse me permettre de conscientiser d’abord les gens pour venir en aide à ces femmes démunies. Aussi de conscientiser ces propres femmes et de préparer leur réinsertion sociale parce que celles qui sont en détention finiront par être libérées », a déclaré la Coordinatrice d’Outre Neuve.
En l’absence d’un soutien financier conséquent, elle dit travailler avec ses moyens de bord ainsi que grâce à l’intervention de certaines personnes de bonne volonté. L’autre difficulté rencontrée, a-t-elle dit, est que des gens n’ont pas confiance aux Ong, croyant que ces Asbl existent pour de l’argent.
Et de poursuivre : « ce n’est pas l’objectif que nous poursuivons en créant des ong. Pour moi, je le souci d’aider les femmes prisonnières qui souffrent étant privées de certaines libertés et privées de certains droits fondamentaux ». Selon la Coordinatrice, son Ong dans son volet assistance judiciaire a eu déjà à défendre les cas de plusieurs femmes. « Nous allons dans des prisons, nous voyons les cas des femmes qui ne sont pas assistées et celles qui sont en situation irrégulière, afin d’obtenir leur libération », a précisé Mme Yangazo.
L’Ong dans son volet social apporte également de dons en nature à ces détenues étant dans le besoin, dont elles ne sont pas pratiquement prises en charge par l’Etat. « La réalité est que nombreuses dames sont abandonnées par les membres de leur famille et d’autres n’ont pas des familles aisées pour les assister.
Dans ces conditions, elles ont pratiquement besoin de tout », a précisé l’avocate.
Elle a fait savoir que la réintégration sociale des ex prisonnières passe par l’apprentissage d’un métier. L’objectif consiste de permettre à ces femmes d’apprendre un métier (coupe et couture, l’esthétique, la transformation des produits…) pour qu’elles soient à même de se prendre en charge.
Malheureusement, l’Ong qui devrait les former avant leur libération est butée aux difficultés financières. Raison pour laquelle, l’association n’a pas été capable de créer des ateliers dans des prisons pour former ces femmes. « Avec nos maigres moyens, nous ne savons pas totalement assurer leur réintégration sociale.
Lorsqu’elles sont à l’extérieure nous faisons tout simplement pour les mettre en contact avec les membres de leurs familles pour qu’elles soient acceptées et aidées à évoluer ». Son souhait est d’être accompagnés par les institutions nations et internationales en vue de mieux venir en aide à ces prisonnières faisant face à plusieurs défis.
Malgré les difficultés, Me Yangazo a fait savoir que son bonheur est de défendre les droits des femmes détenues et les voir être libérées. Surtout les cas des femmes qui sont dérangées mentalement et celles accompagnées avec enfants. Grâce à son apostolat, elle vient de recevoir un certificat d’ambassadrice du social en tant que femme influente Awards 2021.
Concernant sa participation dans la lutte contre la Covid-19, cette mère de famille a indiqué qu’elle sensibilise ses enfants à ne pas faire certains gestes pour ne pas attraper la maladie. S’agissant du leadership féminin, la jeune dame dit pouvoir y croire étant donné qu’une femme obtient toujours ce qu’elle désire parce qu’elle se donne.
« Etant une femme déterminée, c’est ce que je transmets aux filles que j’encadre », a notifié cette femme leader ayant signifié que la femme possède toute les potentialités, il est question de se découvrir pour les exploités.