Selon le Directeur général de l’OMS: Des millions de femmes sont victimes de violence
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Par TSM
« La violence à l’égard des femmes est endémique dans tous les pays et toutes les cultures, causant ainsi des dommages à de millions de femmes et à leurs familles, et elle a été exacerbée par la pandémie de Covid-19 », a regretté le Directeur générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesusn.
Selon ce haut fonctionnaire, contrairement à la Covid-19, la violence à l’égard des femmes ne peut être stoppée par un vaccin, avant d’appeler les gouvernements, les communautés et les individus à la combattre par des efforts profonds et à ne pas soutenir les comportements néfastes, à améliorer l’accès aux opportunités et aux services pour les femmes et les filles et à favoriser des relations saines et mutuellement respectueuses.
«Le rapport sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes», une étude conduite par l’OMS pour un groupe de travail spécial des Nations Unies, s’appuyant sur les données de 2000 à 2018 et met à jour les estimations précédentes publiées en 2013, présente les données de la plus grande étude jamais réalisée sur cette question.
Ce rapport montre que les jeunes femmes sont parmi les plus à risque. Car cette violence commence tôt, étant donné qu’une jeune femme sur quatre, âgée de 15 à 24 ans, ayant eu une relation de couple aura déjà été victime de violence de la part d’un partenaire intime, lorsqu’elle atteint l’âge de 25 ans.
«La violence exercée par un partenaire intime est de loin la forme la plus répandue de violence à l’égard des femmes dans le monde (touchant environ 641 millions de personnes)», indique le rapport. Toutefois, 6% des femmes dans le monde déclarent avoir été agressées sexuellement par quelqu’un d’autre que leur mari ou leur partenaire.
Le chiffre réel est sans doute beaucoup plus élevé compte tenu des niveaux élevés de stigmatisation et de sous-déclaration des abus sexuels, a signifié l’OMS et ses partenaires. Ces chiffres alarmants ne reflètent pas l’impact toujours actuel de la pandémie de Covid-19.
Les auteurs dudit rapport ont également alerté sur l’exposition accrue des femmes à la violence du fait de la pandémie de Covid-19, en raison de mesures telles que les confinements et des perturbations des services de soutien essentiels.
De son côté la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, a déploré la persistance de la violence à l’égard des femmes. «Il est profondément inquiétant que cette violence généralisée des hommes contre les femmes non seulement persiste sans changement, mais qu’elle atteigne son pire niveau pour les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans qui peuvent aussi être de jeunes mères», a-t-elle déclaré, précisant qu’il s’agissait des données avant la pandémie.
Mme Phumzile a fait savoir que les multiples conséquences de la Covid-19 ont déclenché une «pandémie occulte» de violence accrue contre les femmes et les filles. Elle a exhorté à chaque gouvernement de prendre des mesures fortes et énergétiques pour remédier à cette situation, tout en impliquant les femmes dans ce processus.
Elle renseigne, aussi, qu’environ 37% des femmes vivant dans les pays les plus pauvres ont été victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie, la prévalence s’élevant à une sur deux dans certains de ces pays.
Par ailleurs, il est noté que les pays doivent honorer leurs engagements en réaffirmant avec une plus grande détermination leur volonté politique et leur rôle directeur dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes.