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Les sanctions américaines contre des proches de J. Kabila prolongées d’un an

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Les sanctions américaines contre des proches de J. Kabila prolongées d’un an

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Une dizaine d’autres personnalités congolaises également visées par l’Union Européenne
Par YHR

Donald Trump, le président américain a décidé de prolonger pour un an les sanctions frappant des personnalités congolaises proches de l’ancien chef de l’Etat (Joseph Kabila), pour leur rôle dans les désordres qu’a connus la République Démocratique du Congo.

Les sanctions américaines, en ce qui concerne la RDC, ont commencé sous l’administration George W. Bush, le 27 octobre 2006. Elles ont été plusieurs fois élargies à d’autres personnalités congolaises, à chaque fois pour leur rôle dans les attaques contre la démocratisation et l’Etat de droit.

Sous l’administration Barack Obama, des personnalités proches du président congolais de l’époque, notamment Joseph Kabila, se sont retrouvées sur la liste noire élaborées par Washington, suite à leur entrave au processus démocratique. Cette entrave a consisté en la répression sanglante des manifestations publiques, la violation des droits de l’homme, les fraudes électorales , etc.

Cette reconduction des sanctions intervient à une semaine de la présidentielle américaine.

Premières cibles des sanctions : des seigneurs de guerre

Les premières cibles de ces sanctions avaient été des seigneurs de la guerre au Kivu, comme Laurent Nkunda, Eric Ruhorimbere ou le Rwandais Ignace Murwanashyaka, des Forces Démocratique pour la Libération du Rwanda (FDLR, ex-génocidaires). En Ituri, il y a Khawa Panga Mandro, ainsi que des personnes ayant permis leurs activités, comme le trafiquant d’armes russe Viktor Bout.

Vinrent ensuite des personnalités impliquées dans une répression meurtrière par les forces de l’Etat: le général Célestin Kanyama, ex-chef de la police de Kinshasa, ou encore le controversé général John Numbi, chef de la Police Nationale Congolaise dont le nom est cité dans l’assassinat de l’activiste des droits de l’homme Floribert Chebeya.

.D’autres dignitaires congolais furent ciblés pour leur rôle dans la violente répression, au Kasaï, lors de l’insurrection Kamwina Nsapu . C’est le cas du général Gabriel Amisi dit « Tango Four » ou le gouverneur du Kasaï Central Alex Kande, compromis dans la répression des protestations contre la prolongation au pouvoir du président sortant, Joseph Kabila Kabange ou pour des attaques particulières contre l’Etat de droit:

Evariste Boshab et Emmanuel Ramazani Shadary, ministres de l’Intérieur; Kalev Mutomb, patron de l’ Agence Nationale de Renseignement (ANR). Aussi le général Akili Muhindo, dit « Mundos », épinglé pour son rôle dans le recrutement de terroristes islamistes des Allied Democratic Forces (ADF), avec pour conséquence l’augmentation des exactions dans la province de Beni; Lambert Mende, pour la répression des médias; le rebelle Gédéon Kyungu, pour les atrocités commises au Katanga; Jean-Claude Kazembe Musonda, gouverneur du Haut-Katanga; le chef de la maison militaire du président Joseph Kabila, le général François Olenga, pour son rôle dirigeant dans les exactions commises par la garde présidentielle de Joseph Kabila.

Des avoirs gelés par le département américain du Trésor (OFAC)

Ont également eu à subir les sanctions de la part de Washington des proches de Joseph Kabila ayant aidé à saboter le processus électoral de 2018-2019: la direction de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo et Norbert Basengezi Kitintima, tout comme son fils Marcellin Mukolo Basengezi. Leurs avoirs sur le territoire des USA avaient été gelés par l’Office américain de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor (OFAC).

D’après le Trésor américain, « sous la direction de Nangaa, les responsables de la CENI avaient « gonflé » de 100 millions de dollars US les coûts du contrat de fameuses machines à voter électroniques, afin d’utiliser les fonds excédentaires pour l’enrichissement personnel, la corruption et les coûts de campagne, pour financer la campagne électorale du candidat de Joseph Kabila. 

Selon les USA, Corneille Nangaa, avec d’autres responsables de la CENI, avait « attribué un contrat lié aux élections et doublé le montant de la subvention, étant entendu que la société gagnante attribuerait les fonds supplémentaires à une société de la RDC contrôlée par la direction de la CENI ». 

Le numéro un de la Centrale électorale avait réagi en son temps sur son compte twitter, expliquant que « contrairement aux sanctions américaines, je n’ai jamais été associé à une quelconque œuvre de corruption. Avec mes collègues, nous avons agi suivant les orientations de la plénière et sous le contrôle de l’Assemblée nationale ».

Il y a encore l’ancien président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko, ainsi que l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Benoît Lwamba Bindu, depuis exilé en Belgique. « Menace extraordinaire pour la politique étrangères des Etats-Unis »

Les sanctions américaines personnelles prises contre ces personnes l’avaient été en raison de la « menace extraordinaire pour la politique étrangères des Etats-Unis » que représentait leur attitude. D’après le locataire de la Maison-Blanche, cette menace existe toujours et les sanctions sont donc prolongées pour un an.

Notons que plusieurs fois ces personnalités congolaises sanctionnées ont demandé d’être acquittées. Rappelons qu’une dizaine d’autres personnalités congolaises sont également visées par des sanctions de l’Union Européenne. Celle-ci va se réunir au début du mois de novembre prochain, pour statuer sur la levée ou le maintien de ces sanctions.

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