TRANSCO démonte le rapport d’enquête de l’ODEP
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L’établissement public se montre d’autant plus indigné que les responsables de cette ong de contrôle citoyen ne l’ont pas approché pour avoir l’information à la source
Par YHR
Transport au Congo, plus connu des Congolais sous le sigle TRANSCO, réfute avec énergie les allégations portées contre elle dans le rapport d’enquête de l’ong de contrôle citoyen « Observatoire de la Dépense Publique » (ODEP). Dans ce document, l’établissement public est accusé, entre autres, d’avoir acquis ses bus dans une procédure sans une estimation planifiée dans un cadre programmatique. L’indignation de TRANSCO est d’autant plus profonde qu’aucun membre de l’ODEP ne l’a contacté pour avoir la bonne information.
Des allégations réfutées
La réfutation de TRANSCO, dans un communiqué de presse daté du 08 octobre 2020, signé de son chef de communication, Jhollyno Kasanga Ngweshe, explique que la création de TRANSCO et l’acquisition de ses véhicules avaient été décidés conformément à l’avis des experts.
Le plan d’investissement prévoyait l’acquisition progressive de quelques 200 bus par an, après les 500 bus initialement mis à la disposition de l’établissement public en 2013. Il est d’ailleurs précisé qu’à ce jour, suite aux contraintes auxquelles le Gouvernement a dû faire face, TRANSCO n’en est qu’à sa phase de début des activités. Quant à son programme d’extension de ses activités à l’intérieur du pays, il est quasiment à l’arrêt.
L’établissement public a aussi jugé erronée l’affirmation de l’ODEP comme quoi depuis sa création, elle perçoit 900 000 dollars, correspondant à 80 000 litres de carburant et lubrifiant mensuels, de la part du Gouvernement pour ses 400 bus. TRANSCO a signalé que pour activer la subvention carburant, le Gouvernement avait signé avec le distributeur de produits pétroliers COBIL un contrat, permettant l’implantation de stations-services dans les concessions TRANSCO, où les bus de l’entreprise peuvent être ravitaillés, la consommation réelle étant enregistrée et facturée au Gouvernement.
L’établissement public signale que c’est cette consommation réelle qui est facturée au Gouvernement et payée par le mécanisme de stock de sécurité dans la structure des prix des produits pétroliers. D’ailleurs, un comité interinstitutionnel, comprenant la Présidence de la République, la Primature, les ministères des Transports et vois de communications, celui de l’économie nationale, celui des Finances et celui des Hydrocarbures, suit l’exécution de ce contrat de fourniture de produits pétroliers.
Des pièces comptables disponibles pour consultation
Concernant le montant de 617.136 dollars US décaissés afin de payer les arriérés de salaires allant de novembre 2018 à février 2019, il n’existe pas dans les livres de comptes de TRANSCO pour cette période. Il s’agirait plutôt d’une subvention de 1.030.000 CDF décaissés intégralement en faveur du personnel comme primes, comme libellé dans la demande de liquidation, sur foi des pièces comptables, disponibles pour consultation par l’ODEP ou toutes autres personnes.
Au sujet de la gestion des recettes, TRANSCO rejette les affirmations de l’ODEP selon lesquelles une subvention d’équilibre, d’un montant de 730 CDF par passager, est ajoutée par l’Etat, pour l’amortissement et les pièces de rechange.
Elle explique qu’il était prévu que les pouvoirs publics lui accorde une subvention d’équilibre. Mais jusqu’à ce jour, cela n’a pas été fait.
Le sujet revient d’ailleurs dans tous les plaidoyers de TRANSCO auprès du Gouvernement.
TRANSCO s’inscrit en faux contre les allégations de l’ ODEP au sujet, pêle-mêle, d’« une magouille pour s’accaparer des recettes mobilisées », de « caisses parallèles ou coffre-fort chez le Directeur Administratif et Financier et les autres services », ou encore « des recettes de location de bus, un bien privé ».
Une mission noble à exercer avec professionnalisme, rigueur et objectivité
A propos de retraits de fonds hors circuit bancaire, la société de transport insiste sur le fait que ce type de procédure, fut-il par le directeur, n’est pas de mise. Pour ce qui est des marchés publics hors normes, l’établissement public signale que pour son marché le plus important, à savoir celui d’acquisition des 500 bus indexés, sa procédure a été suivie par le ministère des Transports et Voies de communication, avec approbation.
TRANSCO nie l’existence d’un détournement de crédit de 910 000 USD auprès de la RAWBANK, pour financer la campagne électorale de décembre 2018. D’autant plus qu’une vérification faite auprès de cet établissement bancaire aurait démontré qu’il n’y a pas eu ce type d’opération.