Type de recherche

Rentrée parlementaire ce mardi 15 septembre :La tension monte au Palais du peuple !

A la une Analyses Débat & Opinion FORUM La Tempête des Tropiques

Rentrée parlementaire ce mardi 15 septembre :La tension monte au Palais du peuple !

Partager

Craignant des débordements populaires lors de l’examen des questions qui fâchent et non soldées lors de la session précédente, Jeannine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba demandent au Gouvernement plus de sécurité au siège du parlement
Par YHR

La session parlementaire ordinaire de septembre s’ouvre officiellement aujourd’hui mardi 15 à « 11 heures 302 dans la salle des Congrès du Palais du Peuple », comme l’a confirmé Célestin Musao, le rapporteur du bureau de l’Assemblée nationale, dans un communiqué.

Un seul point est retenu à l’ordre du jour : il s’agit de l’ouverture solennelle de cette session ordinaire.
Bien qu’essentiellement budgétaire, cette session parlementaire s’ouvre sur fond de vive tension et de méfiance entre les deux composantes de la coalition au pouvoir (FCC et CACH), suite à des désaccords criants autour du fonctionnement de différentes institutions du pays et qui ont lieu dernièrement à des manifestations publiques à Kinshasa et dans certaines provinces du pays.

C’est pourquoi, tirant leçon des dérapages observés lors de des dernières manifestations populaires, les présidents des deux chambres du parlement, tous deux membres du FCC, plateforme politique acquise à l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, ont entrepris des démarches auprès du Gouvernement, en vue du renforcement des dispositifs sécuritaires autour du Palais du peuple, siège du parlement.

La question, renseignent nos sources, a été au centre de l’entretien que le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a accordé, le lundi 14 septembre, à Jeannine Mabunda, présidente de l’Assemblée Nationale, et Alexis Thambwe Mwamba, président du Sénat.

Les trois personnalités ont notamment discuté de la sécurisation du Palais du Peuple. Il s’agit de ne pas revivre l’envahissement du siège du Parlement par des manifestants, comme l’on a eu à le déplorer lors de la session de mars.

Les sujets qui fâchent redoutés

Si l’objet de la session sera essentiellement budgétaire, pour beaucoup d’observateurs, les députés et sénateurs risquent aussi d’aborder des questions qui fâchent, alors que la tension ne cesse de monter entre les deux composantes de la coalition au pouvoir, FCC – CACH. Il s’agit par exemple, des réformes électorales, soutenues par le Groupe des 13 personnalités (G13), tout comme de la reprise des débats autour des trois propositions de loi des députés Aubin Minaku et Garry Sakata, du Front commun pour le Congo (FCC) en lien avec la réforme de la Justice.

Il y a encore la question de la succession à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Corneille Nangaa Yobeluo, le débat se cristallisant autour de la personnalité de Ronsard Malonda Ngimbi, choix supposé commun des confessions religieuses mais qui semble diviser ces dernières.

A cela pourrait aussi s’ajouter l’affaire des ordonnances présidentielles du 17 juillet 2020, portant nomination de hauts juges, de la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation. Cette question serait encore d’actualité car, des voix continuent à s’élever au sein du FCC pour soutenir que ces nominations auraient violé la Constitution et qu’à ce titre le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, devrait être destitué pour violation de la Constitution (sic) !

Tiraillements

Pour rappel, la démarche du G13 concernant la tenue d’un Dialogue national est combattue par le FCC, plateforme politique acquise à Joseph Kabila, dont les membres insistent sur le fait sur que les réformes proposées doivent avoir pour cadre les institutions.

Concernant le nom du successeur de Nangaa à la tête de la CENI, les confessions religieuses sont toujours à couteaux tirés. Six de ces confessions avaient désigné Ronsard Malonda, alors que Catholiques et Protestants ne sont pas d’accord.
La position de ces deux grandes confessions religieuses est appuyée par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), les principaux partis politiques de la plate-forme Cap pour le changement (CACH), ainsi que le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), Nouvel’Elan, de la plateforme d’opposition LAMUKA et du Comité laïc de coordination, structure liée à l’Eglise catholique.

Il est possible que la réaction des deux chambres du Parlement à la situation générée par les ordonnances du Président de la République, signées le 17 juillet 2020 et qui avaient suscité un certain émoi au FCC, s’invitent également aux débats. Ces Textes, contresignés par Gilbert Kankonde Malamba, vice-Premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, sécurité et des Affaires coutumières, avaient déplu au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Pour les partenaires politiques du Premier ministre, ces décrets, signés sans que PM n’ait donné mandat au VPM Kankonde de les contresigner, constituent une violation de la Constitution.

Il sied également de rappeler que les députés avaient voté le budget de l’Etat pour l’année 2020 le dimanche 15 décembre 2019, avec une augmentation de plus de 1 324 milliards de Francs congolais (778 823 USD, au taux de 1 700 Fc pour un dollar).Cependant, malgré un projet de budget 2020 à la hausse de 14,5% par rapport à celui adopté en 2019, de nombreux députés avaient estimé que celui-ci ne correspondait pas aux promesses électorales du président de la république , qui avait chiffré le budget de l’État à 86 milliards de dollars US sur la décennie, soit 8,6 milliards de dollars annuels.

Des ambitions que le gouvernement a encore revues à la baisse, suite à l’impact désastreux de la pandémie de Covid-19 sur l’économie nationale.

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *