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Alors que la pandémie a fait près de 900.000 morts à travers le monde, Covid-19 : halte au déni de la maladie en RDC !

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Alors que la pandémie a fait près de 900.000 morts à travers le monde, Covid-19 : halte au déni de la maladie en RDC !

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Par Yves Mitondo

Alors que beaucoup de RD Congolais n’admettent toujours pas l’existence de la maladie, la pandémie de la covid-19 a fait plus de 894.000 morts dans le monde et 27.421.340 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mardi à 17h00 GMT.

La région Amérique latine et Caraïbes à elle seule enregistre plus de 300.000 morts et l’épidémie frappe particulièrement le Pérou (plus de 30.000 décès). Ce pays déplore le taux le plus élevé au monde de morts rapporté au nombre d’habitants, avec 93,28 décès pour 100.000 habitants, d’après un classement publié par la prestigieuse université américaine Johns Hopkins.

« Le corona, c’est en Europe, en Chine »

L’Europe connaît un rebond du nombre de cas: la session du Parlement européen prévue la semaine prochaine à Strasbourg a été annulée en raison du risque sanitaire jugé trop élevé et se tiendra à Bruxelles. En France, plus de 6.500 cas nouveaux de COVID-19 ont été comptabilisés au cours des dernières 24 heures, la Direction générale de la santé alertant sur « une nette dégradation de la situation ». L’Espagne a elle dépassé la barre des 500.000 cas diagnostiqués. Et en Angleterre, les rassemblements de plus de six personnes (contre 30 actuellement) seront interdits à partir de lundi.

Pendant ce temps en RD Congo, l’heure est curieusement au déni pour beaucoup de gens. Pour ces personnes, notamment à Kinshasa, on semble faire croire qu’il n’y a que la malaria et la simple fièvre, et que le corona qui tue ne serait que le fait de l’Europe et la Chine !. D’autres RD Congolais exigent même des preuves, comme des images !
Une telle réaction relève d’une naiveté inquiétante et qui traduit le degré d’ignorance de beaucoup de Congolais aujourd’hui.

Des soupçons autour de l’argent

D’aucun soupçonne le gouvernement de vouloir se faire de l’argent auprès des partenaires extérieurs grâce à cette maladie, sur le dos des populations. Cet état d’esprit se traduisant, notamment à Kinshasa, par le non respect des gestes barrières (distanciation sociale, port du masque, lavage des mains…) voire par des agressions des membres des équipes de riposte contre la maladie. Ainsi au courant de l’année, dans la périphérie Est de la capitale, le comité de riposte a déploré  » des séquestrations, des violences verbales, physiques et même des menaces de mort « .

La mauvaise communication des autorités pointée du doigt

Cela d’autant plus que la communication des autorités a laissé à désirer, surtout au début de la pandémie. Ainsi en mars, le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, avait annoncé pour les trois semaines un confinement intermittent : quatre jours sans sortir, alternés avec deux jours sans restriction de mouvement. Quelques heures plus tard, une communication du cabinet du Premier ministre avait rectifié le tir, assurant que le confinement était annulé et reporté à une date ultérieure, provoquant le désarroi et la colère des Kinois.

Les cafouillages avaient commencé dès le début de la crise sanitaire. Un premier cas de contamination, détecté le 10 mars, faisait dire au ministre de la Santé, Eteni Longondo, qu’il s’agissait d’un sujet belge. Quelques heures plus tard, en conférence de presse, il annonce que le malade est en réalité un homme congolais résidant habituellement en France.

Insuffisance de moyens

Pendant plus de deux semaines, le virus reste cantonné au centre-ville de Kinshasa. La plus grande crainte des autorités étant alors qu’il se répande dans les quartiers pauvres et populeux de la ville, ainsi que dans les autres régions. Las, le professeur Jean-Jacques Muyembe Tanfum, coordonnateur du comité de riposte, annonce qu’un premier cas a été détecté dans le Nord-Kivu.

Le gouverneur de la province, Carly Nzanzu Kasivita, dément, assurant que le malade se trouve dans la province voisine de l’Ituri. Une information confirmée plus tard par les équipes du docteur Muyembe. D’autre part il a été indiqué qu’un bâtiment était prêt à accueillir les malades en quarantaine à Kinkole, en banlieue Est de Kinshasa. En réalité, aucun cas n’y sera placé.

Il y a encore les moyens insuffisants octroyés pour la lutte contre la maladie, tout du moins au début. Ainsi les numéros verts mis à la disposition du public ont mis du temps à devenir opérationnels et il y a eu un manque de véhicules pour transporter les équipes. Les adresses étant souvent approximatives et les équipes pouvaient tourner un long moment avant de trouver la bonne maison.

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