Inga 3 : les communautés locales exigent des compensations avant la réalisation du projet
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Par Dieudonné Muaka Dimbi
Bien qu’il va davantage contribuer à l’épanouissement de la République Démocratique du Congo dans toutes ses potentialités, le Projet Inga 3 pour lequel le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshilombo ne ménage aucun effort pour sa matérialisation est loin de faire unanimité parmi les communautés locales d’Inga, agglomération située dans le territoire de Seke-Banza, à environ 60 Km à l’Ouest de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central.
Opposées à la réalisation de ce vaste projet, ces communautés locales justifient leur réaction par l’inexistence, à ce jour, d’un protocole d’accord négocié entre ces dernières et l’Etat congolais. Elles estiment que l’Etat ne les a jamais consultées à ce sujet, comme ce fut le cas autrefois lors de la réalisation des deux précédents projets (Inga 1 et Inga 2).
Selon les communautés locales, Inga 1 et Inga 2 ont totalement dépouillé le clan Mankuku-Futila de ses terres. Et aujourd’hui, les populations originaires de ce clan habitant Inga éprouvent d’énormes difficultés de survie. Car, depuis plusieurs décennies, elles vivent dans une misère qui ne dit son nom et ne savent plus à quel saint se vouer, au vu de l’indifférence chronique que continue à afficher l’Etat congolais à leur égard.
Comme si cela ne suffisait pas, l’Etat congolais tient encore à réaliser Inga 3, projet qui, selon les communautés riveraines, risque de mettre à genoux les cinq autres clans de cette contrée du territoire de Seke-Banza qui, s’ils n’ouvrent pas l’œil et le bon, pourraient se voir dépouiller de leurs terres.
Il s’agit notamment des clans Mankuku-Manzi, Mankuku-Vunda, Ngimbi, Mbenza et Numbu qui, dans la crainte d’être dépossédés de leurs terres, lancent un cri d’alarme en direction du Chef de l’Etat. Surtout quand on sait que le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo met l’intérêt du peuple congolais à l’avant plan de toutes ses préoccupations comme le témoigne d’ailleurs le slogan de son parti politique : » le peuple d’abord » !
C’est ce qui justifie d’ailleurs la conférence de presse que ces communautés locales d’Inga ont tenue le mercredi 26 août 2020 à Matadi, à l’initiative de l’Ong » Action pour les Droits, l’Environnement et la Vie « , (ADV), que préside le Coordonnateur Jean-Marie Malonda pour faire entendre leur voix.Cette activité riche qui s’est déroulée dans la grande salle de fête d’EBEN EZER située au quartier Soyo, dans la commune de Matadi a été animée, tour à tour, par quelques membres influents desdites communautés locales.
Parmi lesquels des chefs coutumiers ainsi que certains acteurs locaux de la société civile. Tous, comme un seul homme, ont interpelé la haute hiérarchie du pays pour que soient trouvée une solution au problème de dépossession de terres que va engendrer le projet Inga 3, au risque de compromettre la survie de près de 37.000 habitants d’Inga des clans qui tirent leurs revenus de l’exploitation de ces terres.
C’est pourquoi les communautés locales exigent d’être indemnisées comme leurs collègues du clan Mankuku-Futila. Surtout que le Projet Inga 3 ne manquera pas d’avoir un impact négatif sur l’écosystème et causer ainsi une carence de poissons dans les eaux du fleuve Congo.
A l’issue de la conférence de presse tenue à Matadi, une déclaration commune a été lue à l’intention du Chef de l’Etat par le porte-parole des communautés locales d’Inga qui manifestent même leur désir de rencontrer le Président de la République pour lui exprimer de vive voix leurs inquiétudes et faire valoir leurs revendications, en vue d’une solution idoine.