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Après quelques mois de vive tension :FCC et CACH tentent de sauver la Coalition

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Après quelques mois de vive tension :FCC et CACH tentent de sauver la Coalition

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L’entrée en lice de Yezu Kitenge parmi les délégués appelés à représenter Cap pour le Changement aux prochaines concertations avec la famille politique de Joseph Kabila est la preuve que les deux composantes veulent tourner la page et privilégier l’avenir
Par YHR

Le remaniement que la coalition au pouvoir, Cap pour le Changement (CACH) et Front Commun pour le Congo (FCC, vient d’effectuer au sein de l’équipe chargée de faire le suivi de l’accord conclu entre la plate-forme électorale à laquelle appartient le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et celle dirigée par son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, porte à croire que les deux composantes de la coalition au pouvoir tient sauver les acquis.

Pour des observateurs avertis, l’entrée du patriarche Kitenge Yesu, haut représentant du Chef de l’Etat, au sein de l’équipe chargée de siéger autour d’une même table avec les délégués du FCC à l’occasion de différentes rencontres portant sur le suivi de l’accord de la coalition au pouvoir, vise à restaurer l’harmonie au sein de cette dernière.

Les deux composantes semblent s’être enfin engagées à repartir sur de bonnes bases, après quelques mois de tension et méfiance qui ont failli faire voler en éclats l’alliance CACH – FCC. Comme pour donner la preuve de ces bonnes intentions, les deux composantes de la coalition ont mis, chacune, de l’eau dans leur vin, en modifiant la composition de leurs délégués. Du côté FCC, on apprend que le Secrétaire Permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary, ne siégera plus au sein du comité de suivi, tandis que du côté CACH, le président national a.i de l’UDPS, et le secrétaire général Augustin Kabuya ne prendront plus part aux rencontres de la coalition, jusqu’à nouvel ordre.

Yezu Kitenge, haut représentant du Chef de l’Etat, pourrait être l’homme qui aura à conduire la délégation de CACH lors des négociations avec le FCC, pour différents enjeux.

Oublier le passé et voir l’avenir

Pour rappel, le climat avait commencé à se détériorer au sein de la coalition lorsque les députés FCC ont, avec une certaine complicité de la présidente de l’Assemblée Nationale, soutenu la motion de défiance initiée par le député MLC Jean-Jacques Mamba contre Jean-marc Kabund, président national a.i de l’UDPS et 1er Vice – président de la Chambre basse du parlement.
Soumise au vote au terme d’une procédure entachée des d’irrégularités, la fameuse motion a été largement adoptée par les députés FCC, faisant ainsi perdre au parti du Chef de l’Etat le poste de 1er vice président de l’Assemblée Nationale.

Cet acte a été perçu comme un affront par l’UDPS dont les militants ont, à leur tour, pris leur revanche sur le FCC en s’opposant farouchement, par des manifestations de rue, à l’entérinement de Ronsard Malonda comme prochain président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), ainsi qu’aux propositions de lois initiées par les députés FCC Minaku et Sakata, au motif que celles-ci visaient à dépouiller les juges et magistrats de leur indépendance constitutionnelle.

Comme si cela ne suffisait pour porter un coup à la coalition au pouvoir, les propositions de lois controversées initiées par les deux députés FCC ont bénéficié de la complicité du ministre FCC de la Justice, Célestin Tunda ya Kasende. Celui-ci s’est permis de donner l’aval du gouvernement sur lesdites propositions de lois, sans que le sujet ait été débattu au Conseil de ministres.

Cette tricherie qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, a fini par coûter au ministre de la justice son poste au sein du Gouvernement dirigé par le Premier ministre Ilunga Ilunkamba. Contraint de démissionner sur décision du Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le ministre Tunda a dû rendre le tablier, malgré quelques tentatives de résistance du FCC. Suite à la démission du ministre FCC de la Justice, ce poste est resté vacant jusqu’à ce jour.

En attendant un remaniement qui pourrait permettre au FCC de proposer un autre candidat à ce poste, l’intérim est assuré par le vice-ministre de la Justice, Bernard Takahishe, un cadre de l’UDPS! A cette tension est venue s’ajouter la démission inattendue du Président de la Cour Constitutionnelle, Benoît Lwamba, et l’exil de ce dernier en Europe.

Cette démission surprise a donné l’occasion au Chef de l’Etat, sur proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature, de nommer de nouveaux juges à la Cour Constitutionnelle, au Conseil d’Etat, et à la Cour de Cassation. Dans la foulée, il a été également procédé à une nouvelle mise en place au sein de la magistrature.

Tous ces évènements n’ont pas favorisé le bon climat et l’harmonie au sein de la case FCC – CACH. Au contraire, la méfiance n’a fait que s’amplifier au fil des jours. Après quelques médiations menées discrètement par l’ONU,des confessions religieuses et quelques dirigeants de la sous-région, l’heure semble à nouveau à l’apaisement entre les deux composantes qui veulent repartir sur de nouvelles bases.

Aux dernières nouvelles, on apprend que parmi les nouveaux pions appelés à représenter CACH aux rencontres avec le FCC, figurent, entre autres, le député provincial Peter Kazadi, représentant le parti. Celui-ci était déjà aux côtés du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi lors des dernières négociations. Pour sa part, Nicolas Kazadi, parmi les éminences grises autour de Félix Tshisekedi, conforte sa place.

L’homme apporte son côté cartésien et pondéré, avec une vision plus large. Il y a encore Kabwa Kabwe, actuellement directeur de cabinet adjoint chargé des opérations du conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi. Très proche de Kolongele Eberande, c’est un maillon essentiel de la coalition. Il est jugé fiable et efficace, tant par le FCC que par CACH. Dans la nouvelle configuration, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ne figure pas.

Pas de rupture de la coalition

Il sied de rappeler qu’à la mi-juillet, Fatshi avait insisté sur le fait que l’heure n’est pas à la rupture entre FCC et CACH. Depuis Brazzaville où il se trouvait en visite officielle, l’autorité morale de l’UDPS avait eu ces mots:  » Je peux vous assurer que nous n’allons pas faire une rupture de la coalition. C’est certain. En ce moment, il y a les délégués de deux camps qui se voient, qui discutent, qui essaient de déblayer le chemin et de voir les conditions de voir de nouveau les conditions de voir dans la même direction « .

L’homme avait même annoncé qu’une commission est en place pour régler les points de divergence entre FCC et CACH. Pendant ce temps, rien ou presque ne change du côté du FCC. Néhémie Mwilanya, Aubin Minaku, Azarias Ruberwa et Raymond Tshibanda restent en place. Le cas Emmanuel Ramazani Shadary reste encore flou. Les sources du FCC ne confirment pas sa mise à l’écart.

La présence du secrétaire permanent du PPRD dans le comité de suivi FCC-CACH dérangerait côté Tshisekedi.  » S’ils ne veulent plus de la coalition, nous l’avons dit haut et fort que nous allons vers les conséquences constitutionnelles. Cela signifie mettre en place la cohabitation et que le FCC gère la République et le FCC sera responsable de ses actes devant le peuple « , disait Shadary en juin dernier.

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