Le coronavirus place le peuple congolais face aux défis mondiaux
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Un accent particulier devrait être mis sur l’éducation civique de masses et le volontariat de la jeunesse
Par Bamporiki Chamira
Six mois se sont déjà écoulés depuis le lancement, à l’initiative du gouvernement chinois, de premières alertes sur le déferlement du coronavirus à l’intérieur de limites de son territoire, y compris sur les risques de propagation de cette terrible maladie à travers le reste du monde.
A partie de l’alerte donnée par le Gouvernement de la République Populaire de Chine, tous les Etats du monde ont alors pris des mesures en vue de protéger leurs populations, allant de la simple fermeture de leurs frontières à la stricte réglementation de mouvements migratoires internes qui reste d’application jusqu’à ce jour.
Point n’est besoin de rappeler que jusqu’à l’étape actuelle de recherches entreprises part des savants du monde médical, aucune thérapeutique spécifique susceptible d’éradiquer ce fléau qui menace l’humanité d’extinction n’est encore disponible.
Comme on peut donc le constater, aucune nation ne peut se targuer à l’abri de cette menace. Mais les nations qui souffraient déjà des conséquences de leur extrême pauvreté, de l’impréparation psychologique de leur population mais aussi et surtout de la mal gouvernance dans le chef de leurs dirigeants sont plus exposées que d’autres à bref délais!
C’est notamment le cas de la République Démocratique du Congo où personne ne peut prétendre aujourd’hui qu’elle était préparée à toute éventualité la veille du lancement de premières alertes par Beijing sur le coronavirus.
Venu pour réveiller les Congolais
La RDC doit donc se ressaisir en décidant de considérer autrement la vie de la nation. Car, le coronavirus est venu en fait réveiller le peuple congolais au sujet des défis du monde à venir. De quoi demain sera-t-il fait? Combien de Congolais sont aujourd’hui à l’abri d’éventuelles pénuries alimentaires ressenties dans les ménages au cours de quatre derniers mois ? Y a-t-il en RDC des réserves alimentaires sur lesquelles l’Etat peut miser pour rationner les plus démunis de sa population surtout dans les villes où les familles dépendent presqu’entièrement des importations de produits vivriers de premières nécessité ?
Y a-t-il en RDC des lois rendant obligatoire l’épargne de masses ? Y a-t-il en RDC des lois reconnaissant à l’Etat le droit de regard sur les grandes fortunes réalisées au pays pour être investies à l’extérieur ?
Quelle politique mène le gouvernement en vue d’amener les coopératives d’épargne et de crédit à se mettre effectivement au service des gagnepetits ?
Nous avons timidement levé le voile sur l’avertissement que la Covid-19 vient d’adresser aux Congolais face aux défis du monde à venir. Nous ouvrons ici un débat sur l’avenir du pays en invitant les Congolais à visiter les assignations de nos ministères face aux rôles qu’ils sont appelés à jouer dans l’avenir.
Tous devant leur conscience ?
A la lumière de graves défaillances constatées dans le chef de ministères au regard de leurs missions classiques actuelles, ces derniers sont appelés à se muer (partiellement du moins) en organes de recherches stratégiques du Gouvernement. A quoi servirait un ministère de la recherche scientifique et technologique qui ne serait pas capable d’œuvrer pour promouvoir la recherche innovante?
A quoi servirait un ministère de la Jeunesse qui ne défend en rien la collectivité nationale contre la délinquance juvénile?
L’apparition du coronavirus sur le territoire de la RDC place tous les Congolais sans exclusive devant leur conscience. Un accent particulier doit donc être mis, à l’initiative de l’Exécutif central, sur l’éducation civique des masses abandonnées à elles-mêmes et sur le volontariat de la jeunesse en proie aux antivaleurs.
Les plus remarquables de ces antivaleurs sont l’éthylisme, l’érotisme, la consommation de produits hallucinogènes, le banditisme de rues, la délinquance politique, la vie de facilités, la sous-qualification professionnelle, la non application des mesures barrières recommandées pour lutter contre le coronavirus, l’absence de la créativité pour lutter contre le chômage aggravé par la pandémie et bien d’autres défis encore.