Marché parallèle, Dollar US: la chute s’est poursuivie
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Possible spéculation habituelle, du fait que les spécialistes parlent encore de la loi de l’offre et de la demande
Par Asiyeshindwa
Une baisse remarquable du taux du dollar américain face à la monnaie nationale, le franc congolais, a été observée depuis l’après-midi du dimanche dernier sur le marché de change dans la ville de Kinshasa. Cette tendance s’est poursuivie hier lundi 3 août. Elle a suscité de vives réactions dans les milieux socioprofessionnels, où elle a été saluée comme nécessaire pour favoriser la diminution des prix des services et biens de consommation courante.
Spéculation habituelle
Des tableaux placés par des changeurs de monnaie affichaient un taux variant d’un endroit à un autre : 1500 Fc, 1600 Fc, 1700 Fc, pour un dollar américain qui, quelques jours auparavant, se négociait à plus de 2000 Fc. Certains d’autres changeurs ont tout simplement refusé de mentionner le taux du jour.
Pour certains analystes, cette baisse est le fait de la spéculation habituelle, ourdie par des opérateurs économiques pour moins payer leurs agents et tirer des dividendes. Elle est perçue comme inévitable, dans un pays où les banques commerciales et le grand commerce sont tenus par des étrangers, qui sont en même temps importateurs, exportateurs, grossistes, détaillants… A ce point de vue, ces hommes d’affaires disposent de tous les atouts pour manipuler l’économie congolaise.
Dans le même ordre d’idées, d’autres analystes se demandent si la réserve en devises qui, de leur avis, aurait été puisée pour répondre aux exigences des travaux du Programme des 100 jours, a été reconstituée pour créer les conditions de la revalorisation du franc congolais par rapport à la devise du pays de l’oncle Sam.
La loi de l’offre et de la demande
Cité par une source digne de foi, Jean-Louis Kayembe, directeur général de la Banque centrale du Congo (BCC), confirme cette tendance et affirme qu’elle est issue de la loi de l’offre et de la demande. « C’est la loi de l’offre et de la demande qui produit les effets. Il y a moins de francs congolais et le niveau de l’offre de la devise commence à augmenter », a expliqué Jean-Louis Kayembe.
Et de poursuivre : « Les cambistes spéculent à la baisse, comme ils spéculaient à la hausse. Avec toutes les mesures qui étaient prises, il était normal que le Franc Congolais s’apprécie ». Il sied de rappeler qu’au cours de la 41ème réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 24 juillet 2020, « le Chef de l’Etat a réitéré l’instruction qu’il avait déjà donnée au Premier ministre de veiller à ce que le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale du Congo qui ont la responsabilité de la stabilité de notre monnaie, prennent les mesures appropriées pour arrêter la dépréciation » du Franc congolais.