Kongo Central : les femmes des médias de Matadi sensibilisées à leurs droits
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Dans le cadre des manifestations commémoratives de la journée internationale des droits de la femme, le département Genre de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a organisé le 9 mars 2020, une matinée de réflexion à l’intention des femmes journalistes de la ville de Matadi dans la province du Kongo Central sous la facilitation de Chancelle Nsingi et de Nancy Zombo, membres du département Genre de l’OLPA.
Cette journée a été axée sur le thème « Droits de la femme journaliste du Kongo Central» et a eu lieu dans les installations de la station provinciale de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC/Kongo Central).
Dans son allocution de bienvenue, Nathalie-Trésor Mukundi, Chercheure à l’OLPA a indiqué que la commémoration de la journée internationale des droits de la femme a certes pour objectif de rendre hommage non seulement aux femmes, mais elle constitue également une occasion de réfléchir sur les droits des femmes. Pour elle, bon nombre de femmes continuent de subir des violences conjugales et privation de certains droits. Ce qui constitue autant d’atteintes à leur dignité et à leurs droits fondamentaux.
De son coté, Mme Espérance Kamusha, point focal à Matadi de l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM/Kongo Central) a parlé de l’égalité des genres dans les médias du Kongo Central : état des lieux. Lors de son exposé, Mme Kamusha a fait savoir aux participantes qu’après une étude menée par le CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication), le taux des femmes journalistes au Kongo Central ne dépassent pas 5%.
Elle a énuméré quelques causes qui sont à la base du faible taux des femmes journalistes au Kongo Central.
A en croire le point focal à Matadi de l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM)/Kongo Central, beaucoup de femmes ne s’intéressent pas au journalisme parce que les femmes des médias sont vues d’un mauvais œil par le commun de mortel.
Promouvoir l’égalité des genres dans les médias
Parlant de la promotion de l’égalité des genres dans les médias du Kongo Central, Mme Espérance Kamusha a exhorté les femmes présentes à cette activité à lever l’équivoque qui dit que la femme journaliste est la proie des autorités, de connaître leurs droits, de s’informer, de se cultiver, d’avoir suffisamment des connaissances et de participer aux ateliers de formation organisés par les différentes structures en vue de renforcer leurs capacités.
Pour sa part, Mme Eugénie Nsasi, présidente provinciale de l’AFEMEKOC (Association des femmes des médias du Kongo Central) a axé son exposé sur les violences conjugales.
90% de femmes victimes des violences conjugales
Dans son introduction, l’oratrice a fait savoir aux participantes que la femme a les mêmes droits que l’homme : droit à la vie, droit à la liberté, droit à la sureté de sa personne …. Elle a signalé que dans le foyer 90% de femmes sont victimes des violences conjugales.
Elles subissent plus de violences corporelles et morales. Les pesanteurs socioculturelles font de la femme une victime, et toute voix discordante de la femme pour dénoncer fait d’elle la rusée de la société au risque d’être abandonnée et désavouée même par sa propre famille. Toute femme qui se permettrait d’ester en justice son mari pour coups et blessures est désavouée dans la société, a-t-elle renchérit.
Dans sa conclusion, elle a invité les femmes des médias à constituer une force et à travailler pour accompagner la lutte de défendre les droits des femmes, de décider fermement à mener une lutte sans merci sur tous les fronts de la communication : audiovisuel, presse écrite et presse en ligne.
Par GKM