La disparition de Hosni Moubarak, l’ancien président égyptien renversé par le printemps arabe
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L’ancien président égyptien, âgé de 91 ans, est décédé le 25 février 2020. Arrivé au pouvoir en 1981, il en avait été chassé par le Printemps arabe en 2011.
L’ex-président égyptien Hosni Moubarak, né le 4 mai 1928, s’est éteint à l’hôpital militaire Galaa au Caire, a indiqué à l’AFP son beau-frère, le général Mounir Thabet. Il avait démissionné le 11 février 2011, à la suite d’une contestation populaire sans précédent. Il avait alors remis le pouvoir à l’armée.
Il était arrivé au pouvoir à la suite de l’assassinat de son prédécesseur, Anouar el Sadate, par un commando islamiste en 1981, deux ans après la signature d’un accord de paix historique avec Israël. »Cet homme sans grand charisme» (L’Obs), finalement lâché par l’armée, n’en a pas moins dirigé l’Egypte d’une main de fer pendant trois décennies. En 2012, il avait été condamné à la prison à perpétuité «pour sa responsabilité dans l’assassinat de quelque 850 manifestants lors du soulèvement qui conduisit à sa chute, du 25 janvier au 11 février 2011″, rappelle Le Monde.
Il avait été libéré de prison en 2013 avant d’être assigné dans un hôpital militaire.
Originaire du delta du Nil (nord), cet ancien commandant en chef des forces aériennes (où il était entré en 1949), a été vice-président avant d’accéder à la magistrature suprême. Anouar el Sadate l’avait nommé à la vice-présidence »en 1975 en raison de son aura de héros de la guerre d’octobre 1973 contre Israël à la tête des forces aériennes, mais surtout pour sa loyauté et son effacement», toujours selon Le Monde. Les Egyptiens l’avaient surnommé »La Vache qui rit».
Un «redoutable appareil policier»
Il a gouverné le pays «en s’appuyant sur un redoutable appareil policier et un système politique dominé par un parti à sa dévotion», rappelle L’Obs. Dans le même temps, il avait maintenu l’ancrage de l’Egypte dans le camp occidental et conservé les accords de paix avec l’Etat hébreu.
Le 22 février 2020, un tribunal égyptien avait acquitté deux fils de l’ancien président dans une affaire de «manipulation boursière», rapporte l’AFP. Le verdict de la cour met ainsi un terme aux poursuites judiciaires entamées depuis 2011 contre la famille de l’ex-président.
Alaa et Gamal Moubarak avaient été arrêtés en septembre 2018 dans le cadre de cette affaire de manipulation boursière présumée et libérés sous caution au bout de quelques jours. Depuis 2011, ils avaient été placés en détention provisoire à plusieurs reprises, avant de bénéficier de remises en liberté.
Avec leur père, ils avaient été condamnés en mai 2015 à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels. Leurs périodes de détention provisoire avaient couvert cette peine.
francetvinfo.fr