Après leur Assemblée générale sous tensions : Les magistrats suspendent la grève
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Juste un temps pour observer l’évolution de leurs revendications, mais il est attendu d’eux de bien se pencher sur les dossiers brûlants dont ceux ayant trait à la corruption
Par LKT
Les magistrats ont procédé à la suspension de leur mouvement de grève à l’issue d’une assemblée générale tenue dans l’après-midi d’hier lundi 24 février 2020 à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe. Mais avant cette rencontre, où les membres des organisations syndicales ont fait la restitution aux magistrats, jusque-là en grève, de leurs échanges avec le Gouvernement central, représenté de son côté notamment par le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Célestin Ntunda Ya Kasende , il y a eu des moments de tension à cette Cour d’appel de Kinshasa/Gombe.
Des sources relèvent que, les magistrats auraient même hué sur le Premier président de cette juridiction, le magistrat Lushule. Avec les « Zuzuzela », ces magistrats scandaient des chansons pour réclamer aussi l’amélioration de leurs conditions de travail et restent contre le prélèvement de l’IPR (l’Impôt professionnel sur le revenu) fixé à 15% trouvé exorbitant par « ces hommes qui disent le droit ».
Selon toujours ces sources sur place, le Premier président de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe aurait interdit aux magistrats de tenir leur assemblée générale dans la salle d’audience de cette juridiction. C’est dans ce cadre que, pour les témoins, ces organisations syndicales des magistrats de la RD Congo risquaient de tenir leur réunion sous les arbres de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe.
« C’est pour la deuxième fois que cette autorité nous prive la salle », a lâché dans la matinée une magistrate, selon des témoins. Il faut rappeler que le mot d’ordre pour le mouvement de grève des magistrats a été lancé le 4 février 2020 par le Synamac (Syndicat autonome des magistrats du Congo) devant le Palais de la Justice, alors qu’ils avaient tenu le sit-in le 10 février, soit 6 jours après.
De nombreux dossiers en suspens à la justice
Il faut relever que la suspension de ce mouvement de grève va soulager de nombreuses personnes qui ont des dossiers en justice, et qui les attendent voir être traités. C’est le moment pour la justice de se pencher sur tous les dossiers transmis en rapport avec le programme d’urgence du Chef de l’Etat dont plusieurs chantiers sont à l’arrêt alors que des fonds ont été décaissés.
La lumière est aussi réclamée sur les corruptions dénoncées autour des dilapidations de grosses sommes en millions des dollars américains. Surtout que les magistrats reprennent à l’heure actuelle du renouvellement du système judiciaire avec de nouveaux dirigeants ayant pour la plupart prêté serment chez le Chef de l’Etat.
Les magistrats affirment avoir pris en compte la bonne foi du Gouvernement et attendent que leurs revendications puissent être résolues. Sinon, ils reprendront leur grève. « Nous avons décidé, pour montrer notre bonne foi, de suspendre momentanément la grève.
Le temps pour notre partenaire de poursuivre avec les négociations pour trouver le plus rapidement possible une solution. Nous nous donnons un timing pour observer l’évolution de ce qui va être fait et le cas échéant, nous nous retrouverons pour évaluer les progrès accomplis durant ce moment de suspension de grève « , a indiqué Isofa Kanga, président du Synamac.