Le manque de volonté politique du gouvernement dénoncé par certains enseignants mais les étudiants trouvent le moment moins propice pour grever
Par Carroll Madiya et YHR

La reprise des cours à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) n’a pas eu lieu comme beaucoup l’attendaient. Les étudiants ont répondu aux rendez-vous, par contre certains professeurs l’ont boycotté par une grève lancée depuis le samedi dernier.

Ils dénoncent le manque de volonté politique du gouvernement qu’ils accusent de ne pas prendre en compte leurs revendications en améliorant leurs conditions de travail. Pour la Présidente Nationale des étudiants de la RD Congo et Coordonnatrice adjointe des étudiants de l’UNIKIN, cette grève des professeurs est légitime mais il était question de gérer, en premier lieu,  la crise qu’a connue la  » Colline inspirée  » les 6 et 7 Janvier.

 » Ce n’est pas le moment propice pour les professeurs de grever. « 

 » Ce n’est pas le moment propice pour les professeurs de grever. Le moment est vraiment mal choisi dans le sens qu’il y’avait une crise qu’on essayait de réparer.  Mais il y a lieu de rappeler que leurs revendications sont légitimes, dans la mesure où il ne s’est pas montré une volonté politique, pour les inviter à la table de négociation « , a-t-elle précisé. Cependant, affirme la Coordonnatrice adjointe des étudiants de l’UNIKIN, il y a certaines facultés qui ont décidé d’enseigner, étant donné le retard qu’il y avait déjà pour l’année académique passé, parmi lesquelles la faculté des sciences et celle  de Droit.

Rencontrer les revendications  légitimes des professeurs

Cette  situation a amené le ministère de  l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), par un communiqué daté du  lundi 24 février 2020, signé par le professeur Barthélémy Pangadjanga O. Kakese, le directeur de cabinet du ministre, de féliciter les autorités académiques, les doyens de facultés et les professeurs qui ont décidé d’assurer la reprise des cours.

Dans le document, il est également question des démarches entreprises, sur instruction du chef de l’Etat et sur la supervision du Premier ministre, pour rencontrer,  » dans la mesure du possible et dans les meilleurs délais, les revendications  légitimes « , contenues dans le cahier des charges des professeurs.

Il faut souligner que les enseignants, réunis au sein de l’Association des professeurs de l’UNIKIN (APUKIN), dans leur communiqué du samedi 22 février 2020, qui avait auparavant suspendu leur mouvement de grève pour des revendications salariales, ont  conditionné la reprise effective des cours au  paiement de leur salaire au taux budgétaire.

Restaurer le pouvoir d’achat des professeurs

En effet, les professeurs réclament la restauration du pouvoir d’achat des professeurs conformément aux acquis obtenus antérieurement, le remboursement du trop perçu sur les véhicules et le payement des manques à gagner de l’année académique 2018-2019. S’agissant de l’Impôt professionnel sur le revenu (IPR), les professeurs de l’UNIKIN ont demandé également au gouvernement, la transparence dans son calcul.

D’autre revendications : l’application sans condition du statut du personnel de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) et de la loi-cadre dans ses dispositions relatives aux élections des autorités académiques. Pour pallier à cette situation, les étudiants   de l’UNIKIN appellent le gouvernement de la République à reprendre ses responsabilités pour essayer de sauver cette année académique qui risque de se transformer en une année blanche.