Leurs Excellences s’affrontent sur la place publique alors qu’elles ont bien un cadre de concertation ; certains membres du gouvernement se contredisent et bloquent des dossiers
Par MKM

Le Premier ministre dirige un gouvernement dit de coalition, mais au regard de certains actes commis par plusieurs membres de cette équipe, tout donne l’air d’une absence d’harmonie. Ils se règlent des comptes sur la place publique, via les réseaux sociaux, très prisés à l’heure qu’il est. Ils se marchent sur les platebandes en se contredisant pendant que d’autres prolongent la méfiance vécue peu avant la publication du gouvernement.

C’était un véritable scandale, le vendredi 1er novembre et le dimanche 3 novembre, en découvrant les échanges épistolaires entre deux membres de l’Exécutif national sur les réseaux sociaux autour d’un conflit parcellaire, déjà  tranché par la justice. Avocat de son état, le Vice-Premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a écrit ne pas souscrire aux instructions données par le ministre en charge des Affaires foncières au Conservateur des Titres immobiliers en vue d’établir un certificat d’enregistrement au profit de Gabriel Mokia. Me Tunda ya Kasende  s’est déterminé ainsi, d’après lui, en l’absence d’une décision définitive de la justice.

La réponse d’Aimé Sakombi Molendo ne se fait pas attendre. Le ministre des Affaires foncières a répliqué par la même voie empruntée par Me Tunda ya Kasende en indiquant avoir rétabli  un citoyen congolais muni des décisions de justice coulées en force de chose jugée. Il reste d’avis que « n’est pure insécurité judiciaire que le fait de laisser le véritable détenteur des droits muni en plus des décisions de justice rendues en sa faveur, dans une injustice criante souvent à la base de tant de frustrations sociales notoires de la part de ceux des autres compatriotes se trouvant dans pareil cas ».

Comme on le voit, chacun tire les arguments de son côté. Membres d’un même gouvernement, il y avait autre moyen d’aborder ce problème que de s’affronter à travers les réseaux. Cela dénote de l’absence de dialogue entre les deux membres émanant du FCC et du CACH.
Un autre incident mettant à mal la cohésion du gouvernement  est celui relatif à la non exécution de la décision prise par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, opposé à la permutation et aux nominations dans la Territoriale.

Des sources citent le ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et Réformes institutionnelles à la base de ce blocage. Pendant ces temps, le ministre du Portefeuille qui se penche sur la situation  de la Minière de Bakwanga (MIBA) tarde à exécuter les ordonnances de nomination à la Gécamines et à la SNCC, déjà publiées dans le journal officiel, en notifiant les heureux promus. Une grande première dans l’histoire politique de la RDC.

L’amalgame doit être évité et donner l’occasion aux coalisés de regarder dans la même direction pour l’intérêt de tous. Le cas de Wilma Bakonga qui s’est ravisé après une malheureuse tentative de rébellion contre la gratuité de l’éducation de base mérite d’être suivi pour éviter à l’Exécutif national de perdre le temps dans des querelles vraiment inopportunes.