2023 : l’ASADHO déconseille à J. Kabila de tenter de revenir au pouvoir
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Pour l’ONGDH dirigée par Me Jean-Claude Katende, l’ancien Président ne peut plus
se soustraire à son statut constitutionnel de sénateur à vie
Par GKM
Le retour politique de Joseph Kabila Kabange annoncé par le Secrétaire Permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Emmanuel Shadary Ramazani, continue de soulever des vagues tant dans les milieux politiques qu’au sein des organisations de la société civile de la RD Congo. Pour preuve, Me Jean-Claude Katende Mukendi, avocat et Président National de l’Association Africaine de Défense des droits de l’Homme(ASADHO), vient de réagir à travers la publication d’une réflexion sur sa page facebook d’opinions libres pour recadrer l’opinion à ce sujet. Dans cette réflexion intitulée « En route pour 2023 :
Tout sauf Joseph Kabila », Me Katende estime que la page de Joseph Kabila est déjà tournée et qu’il ne reviendra plus au pouvoir. C’est pourquoi ce juriste conseille aux membres du Front Commun pour le Congo (FCC) de se trouver un autre candidat pour les élections de 2023. Pour l’avocat, « faire revenir l’ancien président au pouvoir, serait faire revenir la souffrance du peuple et le pillage du pays ».
Le président de l’ASADHO note que le règne de Joseph Kabila a été marqué par divers scandales qui n’ont jamais fait l’objet d’enquêtes ni de sanctions. Katende regrette aussi que la plupart d’ouvrages construits sous l’ancien régime aient été des occasions pour ses proches dudit pouvoir de s’enrichir, au préjudice du peuple. Les cas les plus illustratifs étant le pavillon présidentiel à l’aéroport de N’Djili, l’aérogare multimodale du même aéroport, la construction de l’immeuble du gouvernement, la construction de certaines routes à Kinshasa et à Lubumbashi….
Tout sauf Kabila
Dans son argumentaire, JC Katende note que Joseph Kabila est un des hommes politiques les plus intelligents et stratèges de notre génération, qui est entré en politique sans expérience, mais il est arrivé, pendant 18 ans, à mettre sous ses pieds de nombreux professeurs d’université, des avocats, des acteurs sociaux, des religieux et des anciens politiciens, qui ne jurent que par son nom, qui lui obéissent au doigt et à l’œil, comme de simples travailleurs sous contrat.
« Il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaitre qu’un homme qui s’est imposé de cette façon est intelligent et stratège. Monsieur Joseph Kabila a bien étudié et compris qu’avec le pouvoir et l’argent, on peut faire ramper et danser l’homme congolais, et particulièrement le politicien congolais », note-t-il. Pendant 18 ans, l’homme a joué avec les deux cordes (pouvoir et argent) pour maintenir de nombreux Congolais sous son contrôle, a renchéri Katende.
« Malgré ses 18 ans de pouvoir, son intelligence et ses stratégies, Joseph Kabila n’a jamais conquis la majorité des Congolais à sa cause. Il l’a reconnu quand il avait déclaré que la seule chose qu’il regrette est de n’avoir pas réussi à transformer les anciens zaïrois en congolais. Ceci veut dire que tout n’est pas encore perdu, le peuple a résisté », écrit Me Jean-Claude Katende.
L’avocat dit ne pas être contre l’homme Joseph Kabila, mais contre sa gouvernance du pays. Selon lui, un tel dirigeant ne doit plus revenir au pouvoir.
Sur le plan constitutionnel, Jean-Claude Katende fait remarquer que Joseph Kabila est désormais placé sous le statut de « sénateur à vie » par la Constitution. « Ce statut, il le portera toute sa vie et il ne peut s’y soustraire pour une raison ou une autre », martèle Katende.
« Il n’y a que la mort qui peut le faire échapper à ce statut. Donc Monsieur Joseph Kabila ne peut devenir candidat à aucun poste électif qui le ferait échapper à ce statut de sénateur à vie. Il ne peut pas être candidat à l’élection présidentielle de 2023 », insiste Katende.
Ce dernier rappelle que sous le règne de Joseph Kabila, plusieurs massacres ont été commis, comme ceux des adeptes de Bundu dia Kongo, des Enyelé, du Kasaï, opération Likofi… sans oublier la répression dans le sang des manifestants pacifiques en 2015, 2016, 2017 et 2018.
La Cour Constitutionnelle sollicitée
Pour trancher sur la question d’une éventuelle candidature de Kabila en 2023, JC Katende pense que la Cour Constitutionnelle devrait être sollicitée pour interpréter les prévisions constitutionnelles quant à ce cas de figure. Toutefois, il dit ne pas attendre quelque chose de bon de cette cour. « Ma conviction est que le peuple congolais tranchera contre Monsieur Joseph Kabila, au vu de sa gouvernance du pays de 2001 à 2018 », conclut-il.